Et si on laissait une chance à Alien : Covenant ?

undefined 15 mai 2017 undefined 00h00

Louis Haeffner

Mercredi sortait en salles Alien : Covenant, nouvel épisode de la mythique saga créée par Ridley Scott à la tout fin des années 70. On retrouve donc dans ce film les ingrédients qui ont fait le succès de la série de films originelle, à savoir l'espace, le sang, et l'horrible bestiole extraterrestre. Pourtant, le public semble vouloir ne pas croire à la possibilité d'un bon film. Tentative de retournement de cerveau.


Au centre de la campagne de dénigrement gratuite et débile qui se fait étrangement jour contre le nouvel opus de la série Alien se trouve Prometheus. Pour des raisons que je ne comprends pas, on a décidé que ce film était naze, du moins c'est ce qui semble ressortir des nombreuses discussions que j'ai pu avoir à ce sujet avec mes semblables (des connards à barbe et chaussures de skate qui ne seraient même pas foutus de rouler sur vingt mètres sans se prendre une boîte qui deviendrait automatiquement le highlight de leur semaine de jeune cadre dynamique de merde).

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Que reproche-t-on, en gros, au prequel sorti en 2012 ? Le truc qui revient le plus, c'est une histoire d'incohérences temporelles et physiques. Alors comme ça vous êtes tous subitement devenus physiciens ? Vous savez comment fonctionne l'espace-temps ? Et, surtout, maîtrisant ces données complexes, vous auriez fait un meilleur film, puisqu'en plus vous êtes également devenus réalisateurs. Eh bien bravo. Personnellement, je ne suis capable d'aucune de ces prouesses, et je confesse me rendre au cinéma dans le seul but me divertir, de m'émouvoir, bref, de ressentir des choses. C'est d'ailleurs ce qui s'est passé quand j'ai vu Prometheus.

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Etant franchement trop jeune au moment de la sortie des quatre premiers opus entre 1979 et 1997, je les ai quand même vus par la suite, et j'ai, comme tout le monde j'imagine, été fasciné par cette sale bestiole baveuse, flippante au possible et extrordinairement sanguinaire. Alien en gros, c'est ça, c'est le Xénomorphe. Donc en fait, tout le monde a été blasé qu'on ose donner une histoire à la bestiole sans la montrer, ou que très peu, dans Prometheus, et qu'en plus Ridley Scott ait l'outrecuidance de vouloir apporter une dimension philosophique au délire. « Quelle prétention ! », semblaient dire nos spécialistes, « que ce bon vieux Ridley se contente de faire ce qu'il sait faire, foutre les jetons au spectateur et lui proposer des images spectaculaires ; si c'était Terrence Malick, on serait au courant. » Eh bien rassurez-vous, adorateurs des temps passés, on retrouve le Xénomorphe tout aussi vénère dans Alien : Covenant, mais avec en plus des scènes expliquant d'où vient cette horreur, pourquoi elle existe et c'est cohérent et c'est cool et c'est ultra beau et faites pas chier. Le fait que que ce soit clairement la suite de Prometheus ne doit donc en aucun cas être un frein au visionnage de ce film, qui s'inscrit comme le lien évident, aussi bien scénaristiquement que visuellement, entre l'injustement détesté prequel et la "vieille" saga. 

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Plutôt que de vous dire que c'est forcément naze pour des raisons franchement discutables, allez voir le film, peut-être allez-vous kiffer, qui sait ? 


Alien : Covenant
, de Ridley Scott

Actuellement en salles