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Des nouvelles mesures protéger les cyclistes parisiens

undefined undefined 19 mai 2025 undefined 07h30

undefined undefined 20 mai 2025 undefined 10h45

Clémence Varène

En octobre dernier, un jeune cycliste de 27 ans, Paul Varry, perdait la vie après avoir été percuté par une voiture. Une catastrophe qui survenait alors que la place des vélos dans la ville était déjà au cœur des débats depuis plusieurs mois, entraînant une demande de rapport complet de la part du ministre des Transports de l’époque, François Durovray. Les résultats de l’étude viennent d’être remis à son successeur, Philippe Tabarot. Et voici les nouvelles mesures proposées pour garantir la sécurité de tous sur les routes.


Une pratique en plein essor

Depuis quelques années, à moins de vivre dans une cave, impossible d’être passé à côté de l’évolution fulgurante de la pratique du vélo dans les rues de la capitale. Il faut dire qu’entre la mise en place de nombreuses pistes cyclables, les aides à l’achat, ou encore la multiplication de l’offre de vélos en libre-service, toutes les conditions sont réunies pour faire du vélo le mode de transport par excellence dans la capitale.

À tel point d’ailleurs que c’est devenu un must. En 2024, une étude de l’Institut Paris Région faisait état de la domination du vélo, avec 11% d’utilisateurs, contre seulement 4% pour la voiture. Le boulevard de Strasbourg a par exemple enregistré 2,4 millions de vélos à lui seul sur l’année écoulée. Même observation du côté des vélibs, dont les abonnements ont augmenté de 12,6% en 2024.


Un rapport plus que nécessaire

Seulement, voilà, suite logique des choses, avec la multiplication des usagers est également apparue la multiplication des accidents, dont le plus marquant d’entre eux est sans aucun doute le décès extrêmement violent de Paul Varry en octobre dernier. Une tragédie due au manque de tolérance de certains usagers, et surtout au manque de considération des différents dangers présents sur les pistes.

Pour remédier à cette situation, une équipe a été constituée pour rendre un rapport. Et après des centaines d’heures de consultation, voici les différentes mesures qui ont été évoquées. Dans un premier temps, renforcer les verbalisations. Aussi bien du côté des conducteurs (avec de la vidéosurveillance) que des cyclistes. Ensuite, est évoquée la mise en place d’un code couleur unique à l’échelle de la ville, pour mettre en avant les infrastructures réservées aux cyclistes. Enfin, on a également relevé des propositions telles que la mise en place de cours de vélo pour les « néocyclistes », l’intégration de plus de questions et d’une sensibilisation plus grande aux vélos lors du passage du Code de la route et du permis. Ou encore des mises en contexte plus fréquentes, comme dans les pubs pour voiture, où les cyclistes n’existent pas et les conducteurs sont présentés comme les rois de la route.


Un chemin encore long

Cependant, si on ne peut que saluer les efforts fournis par l’équipe pour mettre en place ce rapport, on déplore certaines mesures incluses, un peu légères, qui ne risquent pas de changer grand-chose. L’un des exemples les plus probants : le changement du nom du Code de la route en « Code de la voie publique ». Pas sûr que ça aide vraiment à faire avancer le débat, mais pourquoi pas…

Les associations de vélo de la capitale, interrogées par le Parisien suite à la publication du rapport, ont d’ailleurs émis quelques réserves à l’encontre de ce dernier. Marion Soulet, porte-parole de l’association Paris en Selle, regrette par exemple l’absence de verbalisation directe en cas de violences routières constatées, comme c’est déjà le cas pour les grands excès de vitesse ou les cas de conduite sous emprise. Alexis Frémeaux, président de Mieux se déplacer à bicyclette (MDB), va même encore plus loin, déclarant purement et simplement que « le rapport passe à côté de son sujet ». Conclusion : il y a du mieux, mais ce n’est pas encore ça.