Un vaccin ARNm contre le cancer pourrait arriver d’ici 2030

undefined 18 octobre 2022 undefined 13h26

Olympe Ditner

Le cancer est un fléau dans le monde entier, représentant près de 10 millions de décès en 2020 selon l’Organisation mondiale de la santé. Mais en près de 30 ans, d'importants progrès ont été réalisés dans le domaine technologique pour lutter contre ses effets. On a pu voir, par exemple, un soutien-gorge qui dépiste le cancer du sein. Mais il y a aussi eu des avancées dans le domaine médical, et ce dimanche 16 octobre, c’est un vaccin ARNm contre le cancer qui a été annoncé par les scientifiques de BioNTech… pour dans quelques années.

La pandémie au service du cancer

Le duo de chercheurs composé par Ugur Sahin et Olem Türeci a déclaré à la BBC que « le vaccin Covid-19 et l'expérience que nous avons acquise lors de sa mise au point rendent service à notre travail sur le cancer ». Ils tentent dès lors d'exploiter la technologie de l'ARN messager pour développer un remède contre le cancer.

Un vaccin contre le cancer semblait jusqu'ici utopique, dans la mesure où les cellules cancéreuses peuvent révéler des mutations très différentes d’une personne à l’autre et qu’elles ont développé des mécanismes pour éviter d’être détectées par le système immunitaire. Néanmoins, elles peuvent partager certains ensembles de marqueurs appelés antigènes. Pour un vaccin efficace, il faut identifier les antigènes spécifiques des cellules cancéreuses du patient et les réintroduire dans l’organisme pour l’entraîner à reconnaître ces cibles et à les combattre. C’est sur cette idée, empruntée au vaccin contre le coronavirus, que sont développés les vaccins ARNm contre le cancer.


Un traitement pour 2030 

Le vaccin serait une combinaison fixe d’antigènes tumoraux codés par ARNm, partagés dans des types de cancer spécifiques, qui va stimuler le système immunitaire pour lutter contre les cellules cancéreuses exprimant l’antigène respectif, comme l’explique BioNTech. « Nous pensons qu'un traitement contre le cancer, ou du moins pour changer la vie des patients atteints de cancers, est dans nos cordes », ont-ils assuré. Dans leur viseur : les tumeurs solides, y compris le mélanome, le cancer de la prostate, le cancer de la tête et du cou, le cancer de l’ovaire et le cancer du poumon. Un espoir pour des millions de malades atteints de cancer dans le monde qui pourrait bien voir le jour d’ici 2030, donc.