Un nombre record d’enfants sans domicile en France à l'approche de la rentrée scolaire

undefined 30 août 2023 undefined 17h13

Lucie Guerra

« C’est un rude constat d’échec collectif », déplorait Pascal Brice, président de la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS) au micro de France info, ce matin. Mercredi 30 août, l’Unicef et la FAS ont publié leur cinquième baromètre "Enfants à la rue" et les chiffres sont plus qu'alarmants. À quelques jours seulement de la rentrée scolaire, le nombre d’enfants de moins de 18 ans sans solution d’hébergement en France a augmenté de 20% par rapport à l’année dernière.


Près de 2000 enfants concernés

C’est au cours de la nuit du lundi 21 au mardi 22 août, que l’Unicef et la FAS ont constaté l’ampleur de la situation. Parmi les 3735 personnes qui ont appelé le 115 ce soir-là, numéro d’urgence destiné aux personnes sans abri et en difficulté sociale, et dont la demande d’hébergement n’a pu être pourvue, 1990 étaient des enfants de moins de 18 ans, dont 480 avaient moins de trois ans.

Au micro de France info ce mercredi matin, Pascal Brice regrette que les « politiques d’hébergement d’urgence, les politiques du logement, les politiques des migrations ne parviennent pas à résoudre cette question des personnes à la rue, en dépit de moyens importants » déployés à l'échelle nationale.


L’Île-de-France en ligne de mire

Parmi les régions où l’urgence est la plus forte, l’Île-de-France se place en première position, suivie de près par l’Auvergne-Rhône-Alpes, les Hauts-de-France et l’Occitanie.

Comment expliquer cette drastique hausse ? En plus d’une précarisation croissante en raison de l’inflation, du manque de prise en charge des personnes étrangères et d’une « panne du logement social », Pascal Brice dénonce « les fermetures de places décidées par le gouvernement, qui conduit certains préfets à mettre en place des critères de sélection ». Une raison pour laquelle la FAS prévoit d’attaquer le gouvernement en justice.

Si les chiffres donnés par les deux organisations sont déjà très inquiétants, le président de la FAS précise que ce n’est qu’un « minimum ». Ces 3735 personnes comprennent les familles avec enfants qui ont tenté de joindre le 115 mais n’ont pas eu de solution d’hébergement. « Il y aussi celles et ceux, nombreux, qui n’appellent même plus les 115, découragés d’ores et déjà, ou mal informés », ajoute-t-il.