Un reconfinement à Paris ? Pas une "demande" mais une "hypothèse"

undefined 26 février 2021 undefined 15h53

La Rédac'

Depuis l'annonce du couvre-feu à 18h et la fermeture des grands centres commerciaux, l'épidémie de coronavirus semblait plutôt stable. Malheureusement, « la situation sanitaire s'est dégradée ces derniers jours » a résumé Jean Castex jeudi 26 février lors de son allocution. Le Premier ministre a évoqué la « nouvelle flambée épidémique », et salué « les efforts de tous », écartant une nouvelle fois la possibilité d'un confinement, « un levier auquel on doit recourir quand on ne peut pas faire autrement" » ; « il faut tenir en préservant notre mode de vie » a-t-il affirmé.

Parmi les départements avec un taux d’incidence très élevé on retrouve : le Nord, le Pas-de-Calais, la Somme, l’Oise, les Alpes-Maritimes, les Bouches-du-Rhône, le Var, Paris, la Seine-Saint-Denis, le Val-de-Marne, la Seine-et-Marne, le Val-d’Oise, l’Essonne et la Moselle particulièrement concernées. Le gouvernement a choisi d'appliquer la politique du cas par cas pour contenir l'épidémie. Si jusqu'au 6 mars, les mesures restent inchangées, Emmanuel Grégoire a annoncé préferer  « un confinement tout court ».

 
Un confinement de 3 semaines et télétravail obligatoire à Paris ? 

« On ne peut pas s'imposer de vivre dans une semi-prison pendant des mois. Il faut maintenant prendre des décisions courageuses », a déclaré l'adjoint de la maire PS Anne Hidalgo après l'annonce par le Premier ministre Jean Castex. Emmanuel Grégoire estime que « la situation actuelle, qui nous semble un tout petit peu attentisteest la pire parce que ce sont des demi-mesures avec de mauvais résultats ». La mairie est également favorable à « un retour au télétravail de façon obligatoire » et à des mesures « ciblées, avec discernement et à durée limitée » et compte faire remonter ses propositions au gouvernement en début de semaine prochaine, après consultation avec l'agence régionale de santé (ARS) et la Préfecture de Police au cours du week-end.

Ce vendredi matin, Emmanuel Grégoire a précisé lors d'une conférence de presse les contours de cette proposition de reconfinement pour trois semaines aux côtés d'Anne Souyris, adjointe chargée de la santé publique. Il a précisé tout d'abord qu'il ne demandait pas une telle mesure, mais la proposerait en cas de dégradation de la situation sanitaire, rapporte Le Parisien, présent à la conférence de presse.

 
Pas une demande mais une "hypothèse"

« Ce n’est pas une demande de notre part, ça ne l’a jamais été, mais une hypothèse que nous souhaitons mettre sur la table », a tempéré Emmanuel Grégoire. « Il faut sortir de l'approche binaire. Ce n'est pas confinement ou pas confinement. Il y a des degrés différents. Celui de mars n'est pas celui de novembre », a déclaré l'adjoint qui proposerait cette mesure pendant trois semaines, le temps « d'observer les résultats ». Concernant une éventuelle fermeture des commerces, Emmanuel Grégoire a évoqué une révision des jauges pour savoir quels types de commerces pourraient rester ouverts ou non. « Vaut-il mieux 2 mois de couvre feu, et confinement très dur, ou un confinement très dur dès maintenant pour rouvrir ? Le conseil scientifique recommande le confinement depuis février », a-t-il appuyé. 

La mairie de Paris n'envisage pas le confinement « tout court », mais propose plutôt « le renforcement des campagnes de dépistage ciblées » dans « les établissements scolaires et les entreprises » et « la mise en place obligatoire du télétravail ». La maire de Paris, Anne Hidalgo s'est opposée à un confinement le week-end, a indiqué Emmanuel Grégoire :  « Je confirme que nous avons une grande réticence sur cette mesure. Elle nous semble extrêmement contraignante [...] et trop faiblement efficace sur le plan sanitaire. […] Nous ne pouvons pas faire de l’action publique sous le prisme utilitariste de l’activité économique et d’un modèle productiviste de nos vies citoyennes. On ne peut pas s’engager pendant encore des mois dans un modèle métro-boulot-dodo. »