On sait pourquoi il ne faut pas prendre de décision le ventre vide

undefined 19 septembre 2019 undefined 16h39

Agathe Rey

Vous avez déjà pris de mauvaises décisions dans votre vie ? C’est normal, vous aviez sûrement très faim. Si cette logique vous semble obscure, elle est pourtant prouvée.


Une étude britannique menée par des scientifiques de l’Université de Dundee vient de démontrer que la faim impacte de façon significative nos prises de décision. Et comment ? La faim nous rendrait bien trop impatients. L’expérience a été menée sur 50 personnes, âgées en moyenne de 21 ans.

Les chercheurs leur ont proposé deux types de récompense (de la nourriture, ou de l’argent) à deux moments différents : deux heures après un repas, puis une nouvelle fois dix heures après. Là où ça commence à être intéressant, c’est que les scientifiques ont demandé aux participants s’ils voulaient la récompense immédiatement, ou s’ils étaient prêts à attendre quelques jours voire semaines de plus, en prenant en compte le fait que plus ils attendaient, plus la récompense serait conséquente.

Les résultats montrent que les sujets préféraient une petite récompense immédiate qu’une grosse récompense un peu plus tard lorsqu’ils avaient le ventre vide. De la même manière, après avoir mangé, les participants réfléchissaient au long terme et pouvaient attendre pour avoir une récompense plus importante. En gros, on peut dire qu’une fois rassasiés, nous serions plus patients qu’avec le ventre vide.

Le docteur Benjamin Vincent a expliqué le but de l’étude à la revue Psychonomic Bulletin & Review : « Nous voulions savoir si le fait d’avoir faim avait un effet spécifique sur la manière dont nous prenions nos décisions seulement en lien avec la nourriture ou s’il y avait des effets plus vastes. » Les scientifiques n’ont pas été déçus : « Nous avons trouvé qu’il y avait un effet important, les préférences des personnes passaient radicalement du long terme au court terme lorsqu’elles avaient faim. »

Malheureusement pour nous, ce phénomène n’affecte pas seulement nos décisions en matière de nourriture. « Nos recherches suggèrent que cela pourrait avoir aussi un impact sur d’autres types de décisions. Imaginez que vous ayez un rendez-vous avec un conseiller bancaire – aller le voir en ayant faim pourrait vous rendre plus sensible à une gratification immédiate aux dépens d’un avenir potentiellement plus favorable. »

Vous savez ce qu’ils vous reste à faire : un bon repas avant d’aller à la banque.