Paris simule une canicule à 50°C dans deux arrondissements

undefined 13 octobre 2022 undefined 08h00

Auriane Camus

En termes d’évolution du climat, il faut se préparer à tout. La Mairie de Paris l’a bien compris, et vient de dévoiler sa nouvelle stratégie concernant l’appréhension de la crise climatique. Entre les crues de la Seine et les canicules extrêmes, elle veut être prête à gérer les prochaines urgences. Pour cela, des exercices de mise en contexte vont être développés. Les vendredi 13 et mardi 17 octobre 2023, une centaine d’habitants et d’élèves du 19e et 13e arrondissement seront plongés dans un scénario fictif de canicule à 50°C, d’une longueur et d’une intensité inédite. C'est le premier exercice de crise de la ville sur le réchauffement climatique. 


Analyser les conséquences de la canicule

Le nom de l’exercice ? Opération "Paris à 50°C". L’objectif ? « Analyser finement les conséquences possibles d’un tel évènement sur la vie des Parisiens, des acteurs économiques et de tester la fluidité des décisions de la Ville et de l’écosystème parisien », mais aussi « rendre les Parisiens acteurs à part entière de la préparation et du déploiement de l’exercice de crise, par des jeux de rôle et des mises en situation », comme le rapporte la mission “Paris à 50°C”. Le scénario, écrit à l’avance, permettra d’étudier les réactions des habitant·es face aux conséquences d'une canicule à 50°C.

L’opération débutera aux alentours de 8h, à Danube, quartier prioritaire du nord-est de Paris. Environ 50 habitant·es, dont des élèves d'école primaire, seront mobilisé·es afin de participer à l’exercice. Il se poursuivra de la même façon au cours de l’après-midi dans le 13e, aux environs de la place de Rungis.

L’exercice permettra également à la Ville de tester ses dispositifs installés déjà dans la capitale depuis l’été 2022. Car pour adapter la capitale au mieux, la municipalité a déjà mis en place un certain nombre de leviers : revégétalisation de l’espace public grâce à la plantation de plusieurs milliers d’arbres dans tous les arrondissements, création de nouvelles ombrières, installation de fontaines à boire et brumisantes, rénovation énergétique des bâtiments...


Une cellule de crise le 17 octobre

Une seconde simulation sera ensuite organisée le 17 octobre prochain. Cette fois-ci, l'exercice se déroulera au cœur de la cellule de crise de la ville de Paris, afin de tester les différents risques susceptibles d’avoir « un effet domino » sur la ville et ses habitant·es. Selon Fatouma Koné, présidente des Écologistes « cet exercice n’est intéressant que s’il est une étape pour agir encore plus vite et mieux contre le dérèglement climatique et ses effets ». Un bilan des deux événement sera ensuite présenté par la Ville d’ici la fin de l’année.


Transformer la ville en oasis

Le Plan Climat de la Ville prévoit également de débitumer 100 hectares dans l’espace public, soit 4 fois la superficie du parc des Buttes-Chaumont, pour atteindre l’objectif de 40% de territoire perméabilisé d’ici 2040. Des mesures qui permettront une meilleure absorption des eaux de pluie, facteur primordial du rafraîchissement de l’air et de la limitation des inondations. Des mesures indispensables pour que Paris passe « d'une ville radiateur à une ville oasis », comme l'affirme Dan Lert, adjoint à la mairie de Paris en charge de la transition écologique, du Plan Climat, de l'eau et de l'énergie.