Netflix est-il un tueur de libido ?

undefined 23 avril 2019 undefined 17h43

Jeanne Gourdon

Netflix & Chill, oui mais encore ? Ton meilleur ami des soirs d’hiver n’est peut-être pas si innocent que ça.

Depuis 2018, on voit des liens entre Netflix et sexualité. Netflix serait le petit démon sur votre épaule qui vous dit « mais non tu n’en a pas tant envie que ça, Game of Thrones c’est quand même plus sympa ! ». Une étude américaine publiée en 2016 dans la revue Archives of sexual behavior menée au près de 25 000 femmes et hommes démontre que la moyenne des relations sexuelle est nettement inférieure aujourd’hui comparée aux années 90. Pour les couples mariés, on estimait à 73 le nombre de relations par an contre 55 en 2014.

Netflix au détriment d'une nuit d'amour

En deux ans, les USA enregistrent leur taux de fertilité le plus bas de l’histoire, et de plus en plus de chercheurs et de médias s’entendent sur le fait que c’est la faute de Netflix. Avant, les couples regardaient la télé entre 20h et 22h et se mettaient au lit (peut-être pour forniquer) ensuite. Aujourd’hui, Netflix tourne entre 22h et 23h et directement dans le lit, une fois sur deux on s’endort devant et bye bye la partie de jambes en l’air.

En 2016, David Spiegelhater, professeur à Camdridge, émit l’hypothèse que les couples s’intéressaient moins au sexe car ils passaient plus de temps à regarder des séries au lit. Pour en venir à cette conclusion, il a comparé les statistiques déclinantes des rapports sexuels et celles en hausse de la "connectivité de masse" selon le Daily Mail.

Cependant, aucune étude n’a réellement mis en lumière le lien entre Netflix et la baisse de la libido, ce ne sont que des raccourcis à prendre avec des pincettes. Il est pourtant vrai que Netflix constitue un bon moyen de décompresser, comme un refuge, que le sexe ne permet pas (pour certains). Selon Magalie Croset-Calisto, sexologue clinicienne et psycho addictologue, interviewée par Les Inrocks : « Pour la plupart des couples – et notamment des femmes confrontées à la charge mentale –, il est plus facile de trouver un plaisir immédiat dans une activité qui ne demande aucun effort psycho-corporel que dans une pratique physique y compris érotique ».

Enfin, chacun vie sa sexualité comme il l’entend, le tout est de ne pas se sentir frustré, ou addict, incapable de résister à mater une série au lieu de faire l’amour. Le sexe n’est pas non plus une obligation… Mais c’est quand même sacrément sympa. Let’s fuck !