Le Single Day, cette nouvelle tendance qui donne plus de liberté au couple

undefined 9 mai 2019 undefined 11h18

La Rédac'

Mais en quoi consiste donc ce fameux Single Day ? On le sait tous, mais on a pourtant bien souvent du mal à l’accepter, la monogamie ne serait pas vraiment compatible avec l’humain. En fait, elle serait même contre nature, selon le psychologue David P. Barash. Dans son livre intitulé Out of Eden, le professeur de psychologie explique que l’infidélité est universelle et la monogamie contraire à notre biologie. Et pourtant, dans une société de plus en plus libertine, où l’échangisme et le lutinage émergent, l’infidélité reste toujours aussi taboue, et la polygamie et le polyamour, des formes d’adultère. Mais la monogamie ne serait-elle pas une construction purement culturelle et sociale ?

On ne va pas se le cacher, on s’est tous déjà un peu (trop) perdu dans nos pensées à fantasmer sur le cousin de sa meilleure pote, le barman du resto de la plage, ou le chanteur du groupe de rock de sa sœur... Devrions-nous pour autant nous sentir coupables ? Pas vraiment. Et si l’on fantasme sur d’autres individus que notre moitié, c’est tout simplement parce que c’est normal, et au-delà de ça, c’est même humain ! Il suffit d’ailleurs d’étudier un minimum le comportement animal pour savoir qu’ils sont pratiquement tous polygames, et que les seules espèces animales monogames, en l’occurrence 95% des oiseaux, le sont par contrainte environnementale ou anatomique.

La grande difficulté est de distinguer monogamie sociale et monogamie sexuelle. Nous avons tendance à aimer les relations longues et exclusives, mais dès que ça concerne le sexe, avoir plusieurs partenaires correspondrait plus à notre biologie. Toujours selon David P. Barash, « Lorsque des personnes des deux genres s’adonnent à leurs penchants polygames tout en vivant dans une tradition monogame, ils sont infidèles à leurs valeurs socioculturelles, mais pas à leur biologie. ». La sexualité humaine est grandement influencée par les conditionnements moraux, et quand l’influence morale se fait moins forte, on constate soudainement une diversification des comportements sexuels.

Parallèlement, la tendance actuelle est d’idéaliser le couple et le sentiment passionnel. Il faudrait parler de sa relation comme un conte de fée et en vanter les mérites, dire ô combien nous sommes amoureux et comme tout est parfait. Mais il est alors étonnant de constater, lorsqu’on se penche sur les statistiques du mariage, que la moitié se concluent par un divorce et que jusqu’à 60% des individus mariés tromperaient leur conjoint au moins une fois pendant cette période.

Venons-en justement à l’infidélité, qui est au cœur de cette nouvelle tendance californienne, bien que perçue de manière très différente. L’infidélité peut parfois souder les couples et les aider à sortir d’une certaine "monotonie", "routine" ou encore de "doutes" et de "crises" diverses. Les couples qui parviennent à dépasser ce bouleversement en gérant la situation avec sagesse, maturité et compréhension en ressortiraient plus fort. Le désir et l’acte sexuel pourraient alors être ressourcés par des fantasmes nouveaux et des pratiques nouvelles jusqu’alors inexpérimentés.

Tenez-vous bien, le Single Day, orginellement "la fête des célibataires" surtout célébré en Chine, consisterait justement en un jour libre par mois pour faire TOUT ce que l’on veut. Un jour de célibat autorisé par mois, pour parler plus clairement. Il n’y en aurait qu’un par mois, mais celui-ci ne pourrait pas être reporté à la semaine d’après, ni même accumulé à celui du mois d’après, si toutefois le résultat de ce single day n’était pas "concluant". Ne froncez pas les sourcils, vous savez pertinemment ce que l’on entend par "pas concluant". La date ne serait jamais fixe, mais soit-disant établie en début de mois d’un commun accord avec son partenaire, qui ferait bien évidemment de même. Il s’agirait d’un "no limit day", comme si l’on était célibataire et que nous n’avions de comptes à rendre à personne. Un concept qui paraît, certes, difficile à imaginer pour certains, mais qui pourrait se révéler comme étant un vrai bouleversement pour le couple, de manière plutôt positive, selon les intéressés.

Si l’on était "autorisé" à aller voir ailleurs le temps d’une journée par mois, à condition de respecter ces règles, les histoires de tromperie régulière, d'adultère et autres mensonges détruisant des petits cœurs n’existeraient sans doute plus. Tout se ferait dans les règles de l'art, d’un commun accord, et sans aucune obligation d’être dans l’excès ou d’aboutir « à la fin attendue ». « Le seul fait de se sentir pleinement libre pour 24h aurait un effet radicalement positif sur sa relation de couple », déclare un des psychologues américains en réponse à cette nouvelle tendance californienne.

L’être humain étant contradictoire, avec un penchant plus que conséquent pour l’interdit, il ne serait donc pas improbable de se lasser de ce Single Day au fur et à mesure du temps, et de se contenter de son partenaire. Après tout, la plus grande excitation dans la tromperie, ne serait-ce pas l’interdiction de le faire ? L’interdiction de désirer quelqu’un d’autre rendrait le désir encore plus intense, et l’interdiction de séduire un autre individu que notre partenaire accentuerait ce charme. Alors si le feu vert est donné, nous sommes presque certains que le Single Day ne durerait pas si longtemps et ne pourrait qu’être bénéfique pour la vie durable du couple. Tout ça dans l’hypothèse où les règles seront respectées, les limites non franchies, et les couples sur la même longueur d’ondes. Si tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes, en clair...  

Et vous, en couple, seriez-vous prêt à devenir single une fois par mois pour assouvir vos fantasmes ?