Le housing first pour les sans-abris se développe en France

undefined 17 janvier 2019 undefined 14h31

Juliette Darmon Martinet

Le "housing first", venu tout droit des États-Unis, consiste à donner les clés d’un logement à un sans-abri pour l’aider à s’équilibrer. Depuis 2011, le dispositif est mis en exercice dans quatre villes de France et devrait atteindre le chiffre de 16 d’ici 2022.

Des logements gratuits pour réinsérer les sans domicile fixe, c’est une autre revendication des Gilets jaunes afin d’atteindre le "zéro SDF". Alors que le taux des personnes vivant dans la rue a augmenté de manière effrayante entre 2001 et 2012 - on parle de + 58% -, une série de pétitions a recueilli près d’un million de signatures pour contribuer à l’amélioration de la condition des sans-abris cette année. Les 140 000 places d’hébergement ne suffisent effectivement plus à les loger.

Le Conseil économique social et environnemental a publié un rapport ce 12 décembre dernier, afin de sensibiliser les Français à ce sujet. Il est urgent de développer le système de "housing first" à plus grande échelle.

Le principe est simple, il "suffit" de donner les clés d’un logement à un sans-abri, sans conditions préalables. Autrement dit, pas d’interrogatoire autorisé, pas de jugement, pas de réclamation. La personne peut aussi être accompagnée par une équipe de médecins et d’assistants sociaux.

Ce dispositif nous venant tout droit de New York a fait des miracles. Entre 2005 et 2015, il y aurait eu 74% de sans-abri en moins à Salt Lake City, et 80% des bénéficiaires ont réussi à conserver leur toit. À Paris, 86% des 353 personnes prises en charge depuis 2011 sont elles aussi, toujours dans leur logement, selon l’association Aurore.


Le gouvernement a donc décidé d’élargir le dispositif à 16 nouvelles villes d’ici 2022, à raison de 100 personnes par ville, face au succès de ce modèle américain. Le CESE (Conseil Économique Social Environnemental) recommande de construire 60 000 logements sociaux par an, de vaforiser l’intervention d’un tiers social entre le propriétaire et la personne relogée, de réquisitionner les logements vacants, et de créer une plateforme téléphonique pour alerter le plus possible sur les expulsions. 

Que de bonnes initiatives en ce début 2019, et l’on ne peut qu’espérer que cette bonne lancée perdure.