Homophobie sur les réseaux : 213 plaintes déposées pour lutter contre l\'impunité

undefined 17 janvier 2019 undefined 14h30

Juliette Darmon Martinet

C’est plus que honteux de constater qu’en 2019, il y a toujours des dizaines voire des centaines de messages haineux à l'égard des LGBT publiés chaque jour sur Internet, et ce de manière anonyme. Entre injures, incitation à la violence, amalgames douteux et menaces de mort, il y a de quoi être outré. Il serait peut-être temps de tirer la sonnette d’alarme, et c’est ce que Mousse et Stop Homophobie, deux associations, ont décidé de faire. 


Après huit mois de traques sur Internet et avec l'aide du réseau "avocats gay-friendly", les deux assos lancent aujourd’hui une action en justice de grande ampleur pour poursuivre les auteurs de propos LGBTphobes, déversés jusqu'ici quotidiennement et en toute impunité. 213 plaintes contre X ont donc été portées devant différentes juridiction pour "provocation publique à la haine et à la violence", "injure publique" et "diffamation publique", des délits pouvant donner lieu à une peine d'emprisonnement d'1 an et à 45 000€ d'amende.

On peut notamment lire des atrocités telles que : « Il est temps de dire que les homos n’ont pas leur place dans ce monde », « Je prie pour rencontrer une LGBT en face de moi et lui casser la gueule [sic] », « Si je pouvais, je ferai subir le même sort au pd [sic] de France que les tchétchènes ».

L'enjeu de cette action est double : d'une part, alarmer les juridictions sur cette insupportable impunité et d'autre part, obtenir réparation. Avec certains moyens techniques, il n'est évidemment pas difficile de retrouver les auteurs, c'est le problème de la poursuite effective par les juridictions pénales qui se pose aujourd'hui ainsi que la passivité des plateformes comme Twitter et Facebook. Résultat : des propos LGTBphobes en recrudescence depuis plusieurs mois. 

La plateforme gouvernementale Pharos n’a, à ce jour, toujours pas les moyens d’action nécessaires pour faire face à l’ampleur du problème. Et seuls 9% des 150 000 signalements qui sont faits chaque année sont liés à des discriminations, regrette Joël Deumier.

Annoncé pour 2019, un projet de loi visant à renforcer la lutte contre la haine et les menaces en ligne envisage de condamner plus sévèrement les déclarations homophobes sur les réseaux sociaux comme Facebook et Twitter.

On espère que justice sera enfin rendue, et que 2019 sera une année de réelle remise en question pour ces auteurs aux propos sordides.