L’inflation a été particulièrement haute en 2022 : +5,2% en moyenne selon l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee). La dette publique, la guerre en Ukraine et la flambée des coûts des matières premières n’y sont pas pour rien, et le phénomène tend à se prolonger, et même à s’accroître, en 2023. Des solutions ont alors été recherchées par le gouvernement et les acteurs de la grande distribution pour soulager nos porte-monnaie.
Pour protéger les Français face à l’inflation alimentaire, nous avons trouvé ce matin un accord avec la grande distribution : elle s’engage à mettre en place un « trimestre anti-inflation », à partir de ce mois de mars.
— Bruno Le Maire (@BrunoLeMaire) March 6, 2023
Qu’est-ce que cela signifie ? ↓
La mise en place d’un "trimestre anti-inflation"
Face à l’abandon (provisoire) du projet de "panier anti-inflation" commun lancé en décembre 2022, plusieurs enseignes (Système U, Carrefour, Intermarché, Monoprix…) avaient annoncé individuellement le lancement d’une liste de produits définie pour lutter contre cette hausse des prix de l’alimentaire. Désormais, un accord a été trouvé : Bruno Le Maire déclarait ce matin qu’un "trimestre anti-inflation" avait finalement été décrété avec la grande distribution, d’un coût de « plusieurs centaines de millions d’euros ».
Des tensions récentes entre gouvernement et supermarchés
Comme l’avait relayé Le Monde, les relations entre élus et grande distribution s’étaient pourtant tendues ces dernières semaines, en raison d’un texte adopté à l’Assemblée nationale le 18 janvier qui modifie l’équilibre des forces entre les supermarchés et les fournisseurs. La règle est la suivante : le supermarché voulant continuer à être livré doit accepter les tarifs et les conditions du fournisseur. Une mesure qui, même si elle est expérimentale, ne passe pas, en raison de ses possibles répercussions sur les prix dans les rayons. Face à cette opposition, particulièrement vive chez Leclerc, Bruno Le Maire avait alors estimé que le texte devait être « retravaillé », tandis que l’inflation atteignait 14,5% en février par rapport à l’année dernière.
Au moment où les distributeurs rivalisent d’actions pour lutter contre l’inflation, des parlementaires votent une loi qui limite le pouvoir d’achat des Français. #Anachronisme
— Michel-Edouard Leclerc (@Leclerc_MEL) March 5, 2023
Rendre les prix les plus bas possible
Avec cet accord, les distributeurs se sont ainsi engagés à proposer certains produits, choisis librement, aux prix « les plus bas possible » jusqu’en juin. Les produits varieront d’une région à une autre, et seront reconnaissables grâce à un logo tricolore « trimestre anti-inflation ». Un chèque alimentaire devrait également être déployé dans les prochains mois pour les ménages les plus modestes.