Plus d’un tiers de sondés français entre 18 et 24 ans sont climatosceptiques

undefined 3 avril 2019 undefined 18h57

Jeanne Gourdon

L’entreprise de sondage Opinion Way a réalisé une étude intitulée "Les Français sont-ils prêts à changer pour la planète ?". Les résultats sont assez surprenants.


C’est le site Usbek & Rica qui a relayé cette étude réalisée à l’initiative de PrimesEnergie.fr. Il y a presqu'un mois, 350 000 Français se sont réunis dans tout le pays pour protester contre l’inaction du gouvernement face à l’urgence climatique. Cependant, ce sondage montre qu’en réalité les Français ne sont pas vraiment prêts à changer leurs habitudes. Sur un échantillon representatif de 1042 personnes, 36% des Français entre 18 et 24 ans ne croient pas au réchauffement climatique. Pourtant, ce sont majoritairement des jeunes qui étaient à l’origine de cette mobilisation, et ce sont aussi eux qu’on retrouve en première ligne pour la marche. Des jours de grèves étudiantes ont aussi été menés ces derniers mois par des lycéens, des universitaires et même des collégiens, d’où notre surprise à la découverte de ce chiffre. Est-ce que ces 36% n’y croient vraiment pas, sont-ils dans le déni ? Ou est-ce trop dur de regarder la vérité en face ? Les adultes sont quant à eux, 23% à être climatosceptiques.


Les Français ne sont pas prêts à changer leurs habitudes

Et pour cause, 48% d’entre eux pensent qu’il est trop tard pour inverser la donne. Eh oui, à quoi bon, si tous les efforts sont vains ? C’est Nicolas Moulin, fondateur de PrimesEnergie.fr, qui a commandé cette étude pour répondre à plusieurs de ces interrogations : Où les Français sont-ils prêts à faire des efforts pour préserver la planète ? Quels sont leurs freins ? Pourquoi ne parviennent-ils pas à massifier les travaux de rénovation énergétique ? La dernière question est au centre pour Nicolas Moulin, car son entreprise propose de financer les travaux de rénovation énergétique des particuliers, plus de 179 millions d’euros distribués à près de 199 000 foyers. Pourtant, seulement 43% des Français se disent prêts à réaliser des travaux d’isolation. D’après lui, le frein est surtout mental. Nicolas Moulin rappelle : « Le bâtiment est responsable de 40 à 45% de la consommation d’énergie d’un pays, et de deux tiers des déchets ! Agir sur le bâtiment, c’est de très loin la première chose à faire, avant même les transports, qui sont responsables de 25% de la consommation d’énergie d’un pays ». Pour l’avion c’est pareil, seulement 21% des Français sont prêts à privilégier le train ou le bus pour les longues distances. Pour 62% d’entre eux, la contrainte législative est la seule solution possible pour réussir la transition énergétique et obliger tout le monde à changer d’habitudes de consommation.


Sur quoi sont-ils prêts à changer ?

61% des Français sont prêts à consommer local et privilégier les aliments de saison, 57% à acheter moins et de meilleure qualité, 52% à consommer moins d’eau et 51% à favoriser les trajets à pattes ou en vélo sur les courtes distance. L’étude démontre aussi que les femmes sont plus favorables aux changements (37%) contre 25% pour les hommes. Aller messieurs un petit effort ! Cependant, les Français ne sont pas disposés à payer de leur poche pour cette transition. Nicolas Moulin prévient : « Il faut être cohérent. Si on estime que c’est à l’État de payer, très bien, mais êtes-vous prêts à payer des impôts ? Si on estime que c’est au fournisseur d’énergie de payer, très bien, mais êtes-vous prêts à payer plus cher l’électricité, dans un contexte où on ne veut plus du nucléaire ? Le principal problème de la transition énergétique, c’est son financement : parce qu'à part les 23% de climatosceptiques, globalement, les gens sont prêts. »

Ces résultats sont à prendre avec des pincettes, il est difficile de se rendre réellement compte avec un échantillon de si peu de personnes. Une autre étude avait été réalisée par Diplomeo d’après un échantillon composé, cette fois, seulement de jeunes de 18 à 23 ans (1678) et avait révélé que 94% se disent inquiets face à la situation environnementale actuelle et 83% considèrent faire des efforts pour limiter leur impact. Rappelons que chaque geste compte, et que tous ensemble, on peut changer la donne. L’important est de ne pas perdre espoir.

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