Décembre 2016 fut morne et triste… car en ce mois pluvieux, Paris perdait l’un de ses lieux de vie phares. La salle de concert créée dans les années 90 par des anciens étudiants des Beaux-Arts a longtemps accueilli quelques-uns des meilleurs shows de la capitale et faisait vibrer tout l’Est parisien. Pete Doherty, Christine & the Queens, Jagwar Ma… tout poussait à venir s’encanailler entre les murs de la Flèche d’Or. Puis le temps passa et la salle fut de plus en plus désertée, considérée comme trop démodée par certains, ou moins prestigieuse par d’autres. Les voisins du lieu ont fini par mettre un coup d’électricité dans l’air, se plaignant des nuisances sonores que générait la Flèche d’Or. Puis décembre 2016 arriva… vous connaissez la triste fin.
Encore faut-il qu’on puisse parler d’une fin. Car après plusieurs années d’abandon après, la salle fait son grand retour. Il semblerait que la Flèche d’Or ait fini par manquer aux Parisiens, engagés dans de nombreux collectifs veillant à la réouverture du lieu. Le combat fut rude, certes, mais finalement glorieux ; l’incontournable lieu culturel de Paris sera réhabilité jusqu’à la fin février 2021, et rouvrira ses portes ce vendredi 18 septembre.
La Flèche d’Or, désormais manœuvrée par "un collectif de collectifs", a trouvé sa nouvelle mission ; « remettre en question la reproduction des privilèges et l’hégémonie des capitaux culturels » via « un équipement socio-culturel au service du quartier et des luttes sociales ». C’est donc sur des prix libres à l’entrée, des prix doux au bar, et des rejets des violences et discriminations que le lieu fondera désormais sa nouvelle identité. Autrement, la nouvelle Flèche d’Or, c’est des ateliers de graffiti ou de dessin animé, un ciné-club, un espace de concerts, de chorale ou de DJ sets, et des prises de parole syndicales sur des sujets socio-culturels.
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