Finalement, les voies sur berges de Paris ne seront plus piétonnes

undefined 21 février 2018 undefined 17h03

Manon Merrien-Joly

On jubilait en 2015, on déchante trois ans après : le projet de piétonnisation des voies sur berges de la capitale vient d'être annulé par le tribunal administratif de Paris, sur le fondement d'une « procédure irrégulière ».


Cette délibération fait suite à une « enquête publique réalisée sur le fondement d’une étude d’impact du projet » qui « comportait des inexactitudes, des omissions et des insuffisances concernant les effets du projet sur la circulation automobile, les émissions de polluants atmosphériques et les nuisances sonores, éléments majeurs d’appréciation de l’intérêt général du projet ». 

Un projet cher, rappelez-vous, à Anne Hidalgo dans sa politique de lutte contre la pollution de l'air, tout en rendant l'accès aux piétons et vélos.

Problème : la Mairie n'avait pas le droit de prendre la décision de fermer la circulation sur les berges rive droite : l'article L. 2213-2 du code de l'environnement « ne permet pas au maire de prononcer une interdiction permanente d’accès des voitures à une voie mais uniquement d’interdire cet accès, à certaines heures, pour des nécessités liées à la circulation et à l’environnement ».

Par la même occasion, cette annulation de la délibération du 26 septembre 2016 du Conseil de Paris entraîne celle de l'arrêté du 18 octobre 2016, créant une promenade publique sur la voie Georges-Pompidou. On nous dit dans l'oreillette que le juge ne devait ni rouler en vélo, ni fréquenter Paris-Plages. 

EDIT : Depuis la publication de cet article, la Maire de Paris a décidé de faire appel et, avec l'éxécutif municipal, de prendre un nouvel arrêté de piétonnisation. Selon la mairie, "les résultats sont là, tant en matière de baisse de la pollution que de baisse du trafic automobile. En effet, la pollution sur la rive droite de Seine (quais hauts et bas) a diminué de 25% selon Airparif. La circulation automobile en centre Ville a elle diminuée de 28,8% selon la Préfecture de Police et la Ville de Paris." 

Anne Hidalgo s'est également exprimée, déclarant que "cette décision est intolérable. Elle revient à prioriser la circulation automobile sur la santé publique".