Un nouveau symbole de Pigalle menacé de fermeture

undefined 4 février 2016 undefined 00h00

La Rédac'

Si vous connaissez le Phono Museum c'est bien, sinon, il est probable que vous n'ayez plus l'occasion de le découvrir, et c'est une bien triste nouvelle. Le musée dédié "à la grande histoire de la reproduction sonore" est aujourd'hui en grande difficulté financière et pourrait ne pas s'en remettre.

Jalal Aro, de l'association "Phono Planéte", instigatrice de ce musée aux mille et un phonographes admet « avoir trop compté sur les subventions publiques ». Une erreur qui coûte cher. Surtout quand elles tardent à venir... « La conjoncture actuelle n'aide pas, on le sait bien. Mais si on avait su qu'on ne pourrait pas bénéficier de ce aides, nous n'aurions jamais accepté de reprendre le bail de ce local » confie Jalal. Car si au départ l'association a tout pris en charge (travaux, matériaux etc.), elle attendait de l'aide et surtout des appuis politiques pour supporter « cette mémoire vivante de l'histoire de la musique enregistrée ».

A 49 ans, Jalal, habite le quartier depuis 23 ans. Il ne veut pas d'un musée élitiste, avec des tarifs d'abonnements ultra chers. Pour lui, « la musique touche tout le monde » et doit être accessible à tous. Aujourd'hui la visite guidée sonorisée est au tarif unique de 10 euros. Si l'association n'arrive pas à obtenir le tarif associatif pour le bail, il pourrait passer à 250 euros par an en abonnement ! Une aberration.

ikbrain©ikbrain

Le bailleur du musée, Paris Habitat réclame aujourd'hui pas moins de 52.000 euros à "Phono Planète". Pour espérer une issue favorable au Phono Museum, on a une piste à vous suggérer : y aller ! Déjà, le lieu est magnifique. L'ambiance est douce et vintage. Au cours d'une visite guidée passionnante, on apprend la genèse de l'enregistrement de la musique, qui signe les premières fois où on a écouté de la musique ailleurs qu'à un concert. Et surtout, la possibilité de réécouter les oeuvres à l'infini. Ca vaut vraiment le détour faites nous confiance !

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Si ce musée est niché à Pigalle depuis début 2014, sur le boulevard Rochechouart ce n'est pas par hasard. Ce quartier est depuis toujours le spot des artistes d'hier et d'aujourd'hui. Mais depuis plusieurs années, les illustres cafés-concert du quartier sont transformés en commerces divers. Le premier café-concert de Paris, la Nouvelle Athènes, est désormais un Bioccop, idem pour le Rat Mort, ancien QG de Baudelaire, devenu un Crédit lyonnais... Alors perdre encore un symbole du Pigalle musical au profit d'un énième magasin bio ou d'une autre banque, « il n'en est pas question ». « On ne va pas baisser les bras, lâche Jalal, quoiqu'il arrive on continuera à défendre notre projet. » Avec son équipe, il a envoyé aujourd'hui une demande de rendez-vous à leur bailleur pour médiation et un appui politique. Si cette requête reste sans réponse, l'affaire sera réglée devant le Tribunal de Grande instance le 25 février...

Phono Museum 53, boulevard Rochechouart - 9e du jeudi au dimanche de 14h à 18h tarif unique visite guidée sonorisée 10 euros Concert chaque premier dimanche du mois