Bonne santé et contraception hormonale ne font décidément pas bon ménage : une nouvelle étude publiée le 21 mars démontre que la contraception hormonale, sous toutes ses formes (pilule, implant, stérilet hormonal, injection…) et formules (oestroprogestatif ou progestatif seul) entraîne un risque « légèrement accru » de cancer du sein chez les femmes. Par légèrement accru, les chercheur·euse·s entendent de 20 à 30% : on n’est pas sûr du 0,1% de risque. Assez inquiétant quand on sait que 60% des femmes non-ménoposées utilisent un moyen de contraception, et que la pilule reste la méthode la plus utilisée par les Françaises (selon le dernier baromètre de Santé publique France en date de 2016).
8 femmes sur 100 000 développent un cancer du sein
Pour mieux se représenter les conséquences de ces moyens de contraception, les chercheur·euse·s ont calculé le nombre de cas de cancer du sein qu’ils ont entraînés : ils se sont basés sur les données d’un peu moins de 10 000 femmes de moins de 50 ans ayant développé un cancer du sein entre 1996 et 2017 au Royaume-Uni. Dans le cas d’une contraception hormonale prise durant cinq ans entre les âges de 16 et 20 ans, le nombre de femmes développant un cancer du sein sur 100 000 sera de huit. Prise entre 35 et 39 ans, cela représente 265 cas supplémentaires de cancer du sein (les risques s’accroissent avec l’âge).
Si c’était à refaire, je ne prendrai pas de contraceptif ni de traitement hormonal pour avoir un enfant.
— Helene SCHILD (@HeleneSchild) March 22, 2023
Résultat : j’ai eu mon “petit” cancer du sein et je n’ai pas eu d’enfants.
Mais la vie est belle quand même !! 💖
Des risques, mais des bénéfices ?
Toujours selon les chercheur·euse·s, ce constat doit être considéré au regard des bénéfices apportés par une contraception hormonale, « non seulement en termes de contrôle des grossesses, mais aussi parce que les contraceptifs oraux procurent une protection assez importante et de long terme contre d’autres cancers chez la femme, comme le cancer des ovaires de l’endomètre », a déclaré Gillian Reeves, co-auteure de l’étude et professeure à l’université d’Oxford. Elle précise également que ce risque est transitoire : il décline dans les années suivant l’arrêt de la contraception.
Cette étude souligne toutefois qu’aux désagréments des contraceptions hormonales s'ajoute un réel risque de dérèglement des cellules, pouvant mener aux cancers du sein, qui sont les premières cause de décès par cancer chez la femme. Veut-on vraiment se tuer à petit feu pour des hommes qui seraient seulement 37% à être prêts à prendre la pilule ?