Emmanuel Macron annonce une campagne de vaccination « généralisée » contre le papillomavirus au collège

undefined 28 février 2023 undefined 15h47

Auriane Camus

En déplacement dans un collège de Jarnac, en Charente, ce mardi 28 février, Emmanuel Macron a annoncé la mise en place d'une campagne de vaccination gratuite et « généralisée » dans les collèges, pour les élèves de 5e, afin d'éradiquer le papillomavirus, responsable de plus de 6000 nouveaux cas de cancer chaque année.


Sensibiliser les élèves dès la 5e

Recommandée en France depuis 2008 pour les jeunes filles, la vaccination contre le HPV est inscrite au calendrier vaccinal des garçons de 11 à 15 ans seulement depuis 2020. Le taux de couverture vaccinale actuel est de 37% pour les filles et 9% pour les garçons, alors que le gouvernement vise un objectif à 80% d’ici 2030.

Une expérimentation déjà menée dans le Grand Est pendant deux ans a montré de bons résultats chez les jeunes scolarisés en classe de 5e : le taux de vaccination est passé de 9% à 27% la première année, et de 14% à 31% la seconde.


Réduire le nombre de cancers

Accompagné des ministres de la Santé et de l’Éducation, François Braun et Pap Ndiaye, le chef de l’État a déclaré que cette campagne de vaccination gratuite permettrait « d’éviter beaucoup de cancers ». Selon Santé Publique France, la généralisation du vaccin aux deux sexes permettrait effectivement de réduire de 90% le nombre de cancers du col de l'utérus, mais aussi le nombre de lésions précancéreuses. Le papillomavirus serait responsable de 30 000 lésions précancéreuses du col de l’utérus et de 6 000 nouveaux cas de cancer chez la femme et l’homme chaque année.

La décision d'Emmanuel Macron risque cependant de faire débat, le vaccin ayant souffert d'une mauvaise publicité depuis de nombreuses années. Selon Emmanuel Ricard, porte-parole de la Ligue contre le cancer, interrogé par France Inter, « il s'est rejoué ce qu'il s'était passé lors de la vaccination contre l'hépatite B, c'est-à-dire une crainte d'effets secondaires majeurs, une montée de témoignages concernant des cas de sclérose en plaques alors qu'il n'y a pas eu de liens scientifiques entre les deux ». Reste désormais à voir si cette nouvelle campagne convaincra les parents de faire vacciner leurs enfants.