Découverte exceptionnelle d’une nécropole antique sous le RER B

undefined 21 avril 2023 undefined 14h25

Nicolas Cogoni

Au total, pas moins de 50 sépultures romaines et leurs squelettes datant du IIe siècle reposaient tranquillement sous nos pieds. Toutes appartiennent à la plus grande nécropole gallo-romaine de Lutèce, dont aucun vestige n'avait été trouvé depuis les grands travaux haussmanniens menés au XIXe siècle. Une incroyable découverte archéologique qui a été mise au jour lors des fouilles préventives au chantier de la gare de Port-Royal, sur le RER B, qui doit bénéficier d'une nouvelle sortie.


Une découverte qui ravit les chercheurs 

Cette fouille, prescrite par les services de l’État (Drac Île-de-France) depuis le 6 mars dernier, a permis aux archéologues de l’Institut de recherches archéologiques préventives (Inrap) de mettre la main sur ces vestiges exceptionnels, étalés sur une parcelle de 200 m2. En plus d’avoir trouvé des ossements humains – qui ne représentent qu’une toute petite partie de la nécropole dite Saint-Jacques –, du mobilier a pu être dégagé. Parmi ces objets, on retrouve de la monnaie, des récipients en céramique ou en verre, des bijoux ou encore des traces de chaussures. 

« Nous n’avions jamais mis la main sur les restes de cette nécropole depuis les chantiers haussmanniens », confie Camille Colonna, responsable d’opération sur la fouille et anthropologue pour l’Inrap, auprès de Sciences et Avenir. « Alors lorsque nous avons effectué un premier diagnostic au niveau des arbres, le long du trottoir, et que nous avons trouvé trois tombes, dont une avec un défunt qui présentait encore une pièce de monnaie romaine dans la bouche, nous nous sommes montrés très enthousiastes. » 

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« Mieux comprendre le monde des vivants de l'époque »

Ces vestiges ouvrent « une véritable fenêtre sur le monde funéraire de Paris dans l'Antiquité », alors que l'histoire antique de la capitale « est globalement mal connue », souligne Dominique Garcia, président de l'Inrap, auprès de l'AFP. « Ce qu'on retrouve dans les tombes, on le retrouve aussi dans l'habitat, et cela nous en apprendra davantage sur les lieux d'approvisionnement des Parisiens de l'époque », se réjouit-il.

L'achèvement des fouilles prévu le 28 avril prochain donnera lieu à l'analyse approfondie du mobilier et des ossements en laboratoire. Des travaux pour permettre de mieux comprendre l'organisation des tombes, les raisons pour lesquelles elles ont été superposées, ainsi que de mieux connaître ceux qui y ont été déposés et de quoi ils sont morts, rapporte Geo. Les chercheurs rendront un rapport à l'État d'ici 2 ans.