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90% des cyclistes parisiens déjà victimes de violences routières

undefined undefined 22 octobre 2025 undefined 08h30

Clémence Varène

Il aura fallu attendre le pire pour que des choses commencent enfin à se mettre en place pour assurer un peu plus la sécurité des cyclistes parisiens. Pourtant, même si des mesures sont mises en place, même si de plus en plus de carrefours sont repensés à Paris, la situation reste assez alarmante. C’est en tout cas ce que révèle cette toute nouvelle étude menée par la Fédération française des usagères et usagers de la bicyclette (FUB).


Des relations de plus en plus tendues à travers la France

Depuis quelques années, une demi-douzaine pour être plus précis, le vélo connaît un véritable boom dans les rues de Paris, et plus généralement à l’échelle nationale. De moyen de transport souvent associé au loisir, il est devenu l’un des plus employés au quotidien, entraînant dans la foulée une multiplication des usagers, mais aussi, malheureusement, une multiplication des conflits entre les différents utilisateurs de la route.

Une situation dramatique mise en lumière par l'association FUB, qui a révélé un an jour pour jour après la mort de Paul Varry des chiffres scandaleux. Dans la capitale, 90% des adeptes de la bicyclette ont déjà été confrontés à des « violences motorisées ». Insultes, menaces, pressing avec un véhicule, coups et violences physiques… Et si ce pourcentage tombe à 77% dans le reste de la France, il reste tout de même beaucoup trop important.


Un chemin encore long à parcourir

Selon le sociologue Vincent Kaufmann, professeur à l’École polytechnique de Lausanne, la problématique première à la source de ces violences est un mauvais partage des voies. La pratique assez récente implique parfois un manque d'équipement et d’infrastructures adaptées, pour que chacun puisse circuler au mieux. Mais elles relèvent aussi de clivages politiques, correspondant souvent aux clichés du “bobo parisien à vélo” et du “droitard en SUV”.

Pour pallier cette tension grandissante, différentes mesures ont été mises en place au cours des derniers mois. Dans un premier temps, une étude a été menée auprès de différentes associations de cyclistes, pour définir les zones les plus dangereuses de la capitale. De la même manière, Michèle Lugrand, déléguée interministérielle par intérim à la Sécurité routière, a créé une campagne nationale de prévention, installant plus de 800 affiches à travers le pays. Des avancées légères, dont on espère cependant qu’elles permettront de calmer un peu le jeu.