La France championne du monde vue de l\'étranger

undefined 16 juillet 2018 undefined 09h34

Manon Merrien-Joly

Un « thriller haletant » pour The Telegraph, « une nation rassemblée » pour le New York Times : la France se réveille championne du monde ce lundi ! Nous étions tous dans les rues pour célébrer la victoire des Bleus ce dimanche 15 juillet, mais qu'en est-il de nos voisins ? Comment l'ont-ils perçue de leur côté ? Tour d'horizon.


Ce qui unifie la presse nationale et internationale, c'est bien évidemment cette photo d'Emmanuel Macron, le poing levé et quasi-hystérique au premier but des Bleus :

Mais aussi son Dab avec le latéral gauche Benjamin Mendy, « le point final de cette Coupe du Monde 2018 », selon le media australien The Pedestrian :


« Aucune équipe n’est venue à cette Coupe du Monde avec un tel bouillonnement de génie », salue le Wall Street Journal. La BBC elle, rappelle le « couronnement suprême » pour Didier Deschamps qui devient le troisième homme (seulement) à remporter une Coupe du Monde à la fois en tant que joueur et qu'entraineur, « après le Brésilien Mario Zagallo et l'Allemand Franz Beckenbauer ».

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1998-2018 : liberté, égalité, fraternité...

Elle pointe aussi l'unité du pays en citant Griezmann : « C'est la France qu'on aime. Les origines sont diverses mais nous sommes tous unis. Les joueurs viennent de différents horizons mais nous jouons pour le même maillot et pour notre pays. »

Quant au New York Times, il approche cette victoire en direct depuis Bondy (en Seine Saint-Denis, berceau de Kylian Mbappé), et a pris le pouls des habitants en s'imprégnant de la cohésion ambiante : 


D'ailleurs, la France n'était pas la seule à faire la teuf hier soir : « La sixième équipe d’Afrique gagne le Mondial » titrait le site d'information sénégalais Rewmi, faisant référence aux origines africaines de plusieurs joueurs de l'équipe : après l'élimination des équipes marocaine, sénégalaise, nigériane, égyptienne et tunisienne, les supporters de foot ont choisi de soutenir les Bleus, et on les comprend. 


... mais pas pour tous

En raison de la Coupe du Monde, de nombreux transports étaient interrompus, séparant ironiquement Paris de sa banlieue. Le Time reste pragmatique et va à la rencontre de ceux qui pensent à "l'après" : « Ce que nous voyons est magique, explique un habitant. Mais qu'est-ce qu'on en fera demain ? ». L'hebdomadaire américain adresse cette question à Emmanuel Macron « qui célébrait la victoire à Moscou avec l'équipe, et la recevra plus formellement à l'Élysée dès lundi ».

Enfin, moins glorieux, la presse étrangère ne manque pas de relever les débordements survenus dans Paris. Le Drugstore Publicis a été pillé, plusieurs fumigènes ont été lancés dans la foule, tandis que la ville va se réveiller avec une belle gueule de bois et pas mal de dégats à recenser, on vous laisse constater par vous-mêmes :


Ah oui, et impossible de ne pas parler de (certains) Belges pour qui l'amertume était bien (mais alors bien) palpable. Comme dans cet article de chez La Libre Belgique, lorsque la déception prend des airs de mauvaise foi : « La France a pratiqué de l’anti-football », « La plus grande frustration est d’avoir perdu contre une équipe qui n’était pas plus forte que nous. Ils ont simplement défendu, comme contre l’Uruguay », regrette le journaliste. Concernant le reste de la presse belge, le retour des Diables Rouges au pays a clairement occulté la victoire des Bleus hier soir. Heureusement que notre Jean-Pierre Pernault national était présent pour fêter la victoire plus que de raison sur le plateau du journal de 13h.


La Coupe du Monde, c'est aussi pour certains l'occasion de régler leurs comptes en politique, comme Hillary Clinton avec ce tweet acide à souhait destiné à Donald Trump :

"Super Coupe du Monde. Question pour le président Trump alors qu'il rencontre Poutine : Savez-vous pour quelle équipe vous jouez ?"
 


Et pour Poutine de continuer à soigner sa réputation :


En parlant de la réputation de Poutine, impossible de ne pas parler du groupe d'activistes Pussy Riots qui tapent l'incruste sapées en policières sur le terrain à la 53e minute. Le double high five entre l'une d'entre elles et Kilian Mbappé est déjà entré dans l'histoire sans qu'on sache si Mbappé connaissait l'activiste (et donc soutenait la cause... ou non). 

Par cette performance, elles expliquent avoir voulu dénoncer l’oppression politique et la censure en Russie. Pour information, Les quatre militantes ont passé toute la nuit en prison et n'auraient pu « ni dormir, manger, se laver ». On ne va pas s'étaler plus sur la question (ni sur la réaction de ce joueur croate qui était clairement prêt à frapper sur un des membres du groupe), cet événement mérite un article à part entière. Mais comme on dit chez moi, pour le pays organisateur de la Coupe du Monde, ça la fout mal.


Toujours est-il que pour les quatre ans à venir, nous pouvons être fiers de nos Bleus, salués unanimement par la presse internationale et dont l'équipe est devenue avec cette coupe du monde "immortelle" si l'on en croit cet article de The Independant.