Diviser le nombre de fraudes par deux, faisant passer le taux de 8 à 4%, voilà l'objectif non-négligeable que s’est fixé Valérie Pécresse pour l’année 2025. Un projet ambitieux qui, après avoir été porté par l’interdiction de l’application Akha – permettant de signaler la présence d’agents –, passe depuis le début de la semaine par une opération massive de « contrôle continu » sur les lignes de métro, bus, RER ou encore tram les plus concernées par le phénomène.
Un problème de surface
On vous disait un peu plus haut que 8% de fraude, dit comme ça, ça ne paraissait pas énorme. Si l’on prend en compte le fait que ce petit taux coûte chaque année 700 millions d’euros à IDFM, ça prend tout de suite une autre dimension. Surtout que cette somme représente quasiment le double de ce qu’on constatait il y a une dizaine d’années à peine. Un phénomène qui se démocratise de plus en plus, en particulier sur le réseau de surface. Ainsi, si seuls 5% des usagers du métro et du RER sont des resquilleurs, ils sont 15% dans le bus et 16% dans le tram à frauder régulièrement. Et pour peu que les autocars roulent en dehors de Paris, on assiste à une explosion des chiffres avec, par exemple, 63% de fraude sur la ligne 356, qui circule de La Courneuve à Deuil-la-Barre, ou encore 45% sur le 4203, entre Le Coudray-Montceaux et Corbeil-Essonne.
Tolérance zéro pour les fraudeurs. Nous voulons diviser par 2 le taux de fraude. Aujourd’hui, nous avons 700M€ de pertes chaque année, c’est injuste pour les voyageurs qui payent leurs titres de transport. C’est pour cela que nous allons déployer des opérations de « contrôle… pic.twitter.com/TNaSLoZ0WE
— Valérie Pécresse (@vpecresse) February 13, 2025
Aux grands maux les grands remèdes
Et si, pour lutter contre la fraude, IDFM a longtemps essayé de mener une politique de contrôles inattendus, comptant sur l’effet de surprise pour épingler un maximum de personnes, Valérie Pécresse a cette fois-ci décidé de passer à la stratégie du « name and shame, nous allons nommer et faire honte », explique-t-elle. Pour cela, elle entend pointer les endroits où la fraude est la plus forte, comme la station Château d’eau dans Paris (ligne 4), ou les RER B et D. Des lieux qui sont donc depuis ce lundi parcourus chaque jour par 50 équipes dédiées, présentes du matin au soir pour coincer le plus de monde possible. Un dispositif qui avait été au préalable testé sur la ligne de Trappes – Saint-Quentin-en-Yveline, faisant passer le taux de fraude de 13 à 6% en seulement 15 jours.
🔴 FLASH - #Transports : Les contrôles s’accentuent ce lundi.
— FLASH INFO Ile-de-France (@info_Paris_IDF) February 17, 2025
👉 Les autorités des transports franciliens déploient 500 contrôleurs de plus sur les stations où les usagers fraudent le plus. (BFMTV) #Pécresse pic.twitter.com/RG8gIEVmeu
Des amendes de plus en plus strictes
Pour couronner le tout, la présidente de la région Île-de-France a également annoncé renforcer les processus autour des amendes, avec notamment la mise en place d’un contrôle des adresses en direct, qui sera effectif dès cet été. Car si 60% des personnes règlent sur le moment ce qu’elles doivent aux compagnies de transports, sur les 40% restant, seuls 10 règlent leurs dettes a posteriori, le plus souvent sous couvert d’une fausse adresse ou d’un faux nom donné au moment de l’interpellation. Ce nouveau partenariat entre IDFM et l’Agence nationale de traitement automatisé des infractions permet aussi un suivi automatisé, avec des courriers de relance envoyés aux fraudeurs. Il ne vous reste donc plus qu’à acheter des tickets ou à investir dans un précieux Pass Liberté + !
Imaginez des transports publics gratuits financés par l'impôt... Plus de fraude...Plus de frais de contrôles des tickets... Plus de portiques à installer... Plus de maintenance des portiques...
— Arthur, joueur de pipeau accompli (@frabel_a) July 10, 2021