Des formes et des creux monochromes, d'un minimalisme s’inspirant de l’esthétique japonaise. Un art qui nous touche au cœur, comme Simon Holpert finalement. L’artiste hongrois diffuse sur Instagram ses œuvres en céramique (mélange de porcelaine et de cuivre mais aussi d'art et d'artisanat).
« J'ai voulu savoir de quoi mes mains étaient capables »
Petit déjà, Simon Holpert se passionne pour l'art et collectionne les cartes postales d'oeuvres d'art, véritables "Madeleine de Proust". Adulte, c'est les artistes qu'il collectionne avec l'ouverture d'une galerie d'art européen à Vienne, en Autriche. Et puis, l'artiste-céramiste pose finalement ses valises à Paris. C'est à la suite d'une visite d'atelier qu'il devient l'élève de Lise Meillan, céramiste spécialisée dans la création d'émaux. Peu à peu, il dompte la matière, manipule la procelaine avec ses mains, ses doigts. « Détaché des conventions utilitaires, je travaille la porcelaine sur du tissu, je crée une forme "organique" et je la pare de cuivre mais sans émail. Et puis, il y a la technique de l’"aventurier" », c'est-à-dire que « j’aime faire flirter la porcelaine avec de nouveaux matériaux comme, par exemple, le cuivre. » ajoute-t-il.
Crédits : Simon Holpert - Collection Arpinfluence
« L'esthétique japonaise m'inspire »
Quand il évoque le Japon, il explique que son inspiration naît par la littérature et en particulier le livre Oreillers d'herbes de Natsume Sôseki. Puis, il y a la fréquentation du Musée Guimet, ainsi que son voyage sur place. Tokyo, Kyoto et Naoshima, là-bas l'art contemporain rime avec quotidien et aussi artisanat. « Ma création en porcelaine est un objet à analyser dans sa globalité. Sa globalité n’est pas que sa blancheur et sa forme organique. Mes créations en porcelaine doivent être désacralisées et doivent être touchées. », précise t-il.
Crédits : Simon Holpert - Collection "Océan immobile de libertés en mouvement"
Un art pour tous
Simon Holpert souhaite développer ses expériences sensorielles sur la porcelaine. À ce sujet, il aime citer l'artiste brésilienne Lygia Clark : « La clé de ma recherche est la participation du public : la cassure de la barrière séparant le spectateur de l’œuvre, et de son créateur ». Et grâce à Instagram, Simon Holpert met en pratique cette philosophie artistique. Il ajoute : « J’ai créé des broches en porcelaine. Des petites sculptures qui se conjuguent avec la mode. Un accessoire ? Les broches de la collection ARPINFLUENCE, inspiré par l'artiste Hans Arp, qui invitent aux dialogues, aux imaginations et à la "re-découverte" de la porcelaine. ».
Instagram pour "réseauter"
Entre deux expositions, Simon Holpert diffuse les photos de ses oeuvres pour, dit-il, « garder un lien avec le public et réseauter », mais surtout pour qu'avec ses oeuvres « le grand public ouvre les yeux sur le matériau, re-découvre la porcelaine et se lance, touche mes œuvres puis s’approprie l’histoire ». Les retours sont bienveillants, il aime dire que : « Le partage et l’échange autour de mes œuvres s’opèrent avec le cœur ». Et visiblement son art séduit et ouvre une réflexion entre l'artiste et son public.
Et sur Instagram, le succès est déjà là. « Un de mes meilleurs posts est une photographie de Jeff Uptain qui m’a photographié à l’atelier en train de créer une sculpture murale de la série "Océan immobile de libertés en mouvement", créée spécialement pour la Galerie Vanessa Rau ». L’œuvre d’art exposée ou photographiée n’est donc pas une fin en soi. Cet exemple prouve que le public – même sur Instagram - a « un intérêt pour l’acte de création », explique-t-il.
Pour rencontrer l'artiste, on file au vernissage de Simon Holpert, en plus ça se passe lors des fêtes des puces de Saint-Ouen, ce jeudi 4 octobre 2018.
Simon Holpert
Galerie Vanessa Rau
Marché Serpette – Allée 3 Stand 11
110, rue des Rosiers – 93400, Saint-Ouen
Du 4 octobre au 4 novembre 2018
Vernissage, jeudi 4 octobre à 20h00 sur invitation