300 salons de prostitution épinglés à Paris, le 17e particulièrement touché

undefined 28 septembre 2022 undefined 12h13

Auriane Camus

Y a-t-il vraiment beaucoup de salons de massage cachant des lieux de prostitution dans le 17e ? C’est en tout cas ce que l’association Zéromacho affirme. Le collectif, qui se définit comme un « réseau international d’hommes engagés contre le système prostitueur et pour l'égalité femmes-hommes », épinglait, en septembre 2021, près de 300 lieux de ce genre à Paris. Le 17e arrondissement concentrerait, à lui seul, une cinquantaine de salons de prostitution déguisés en salons de massage. Un an plus tard, qu’en est-il ?


Une concentration dans le 17e inexplicable

Si le 17e est aussi touché par ce phénomène, les autorités échouent encore à l’expliquer. Du quartier des Ternes aux Épinettes, le 17e possède une architecture très chic et une population familiale, qui semble peu propice à l’installation de lieux de prostitution. Pourtant, c’est bien le cas.

Dans une interview accordée à 20 Minutes, Florence Montreynaud donne de possibles explications historiques, mais sans grande conviction : « Moi-même, je ne comprends pas cette spécificité du 17e, à part deux éléments que je connais. Au XIXe siècle, le boulevard Malesherbes hébergeait quelques grandes cocottes* [...]. La prostitution a ses quartiers, et dans le 17e, il y avait des maisons de rendez-vous ».

Selon Geoffrey Boulard, maire du 17e, ce réseau de prostitution s’est d’abord implanté rue Legendre, dans le quartier des Épinettes, il y a une dizaine d’années, car les baux de location étaient peu onéreux. Aujourd’hui, ce phénomène s’est généralisé à tout l’arrondissement, même dans les quartiers les plus chics.


Des actions sans grands résultats

Le 17e arrondissement est certes très touché, mais il est loin d’être le seul. Les 14e, 15e et 9e regroupent, eux aussi, une trentaine de faux salons de massage chacun. Ensemble, les maires d’arrondissement ont tenté de "labelliser" les vrais salons de massage, en vain. Les salons de massage n’ayant pas d’ordre professionnel au même titre que les esthéticiens ou les kinés, cela rendait la tâche impossible.

Selon la préfecture de police, en 2021, quatre réseaux de proxénètes auraient été démantelés à Paris, menant à la fermeture de seulement trois commerces de ce type en 2022, dans le 17e. Bien loin des 53 faux salons que recense l'association Zéromacho dans cet arrondissement.

* mot qui désignait des prostituées de luxe