« C'est Hubert de Givenchy qui m'a donné un look, un genre, une silhouette. Habillée par lui, je n'ai peur de rien », disait de lui l'actrice Audrey Hepburn. Le couturier s'est éteint dans son sommeil le samedi 10 mars dernier, après 66 ans de carrière. Retour sur un personnage hors du commun, symbole de l'élégance à la française.
Il a fondé sa maison de couture à seulement 24 ans
En 1952, en voyant la réussite de son ami Christian Dior, lui aussi décide de se lancer dans l'aventure de la haute couture après des études aux Beaux-Arts.
Il était lié d'amitié avec Audrey Hepburn
Hepburn martelait être « attachée à Givenchy comme les Américaines à leur psychiatre » : la petite robe noire dans Breakfast at Tiffany's ? C'est lui. La robe chemise ? Idem. Les "séparables", permettant de porter un corset et une jupe différents, aussi. Si Hepburn est devenue une icône de mode, Givenchy n'y est certainement pas pour rien.
Il a aussi habillé les grandes dames du XXe siècle : la duchesse de Windsor, Jaqueline Kennedy, la princesse Grace de Monaco, les actrices Marlene Dietrich, Greta Garbo...
Il avait pour mentor Cristobal Balenciaga
Et il ne s'en cachait pas : « Balenciaga était ma religion », disait-il, « Puisque je suis croyant, pour moi il y a Balenciaga et le Seigneur ». Il le rencontre pour la première fois en 1953. Il a alors 25 ans, et on le surnomme déjà "l'enfant terrible de la couture" du fait du succès de ses séparables.
Il a été nommé Chevalier de la légion d'honneur (mais pas que)
C'était en 1984, et l'année suivante, Jack Lang, alors ministre de la Culture, lui remettait l’Oscar de l’élégance au cours d’une manifestation à l’Opéra de Paris. En 2002, il sera décoré de l'Ordre de la Grande Croix d'Isabelle la Catholique par la ministre espagnole des Affaires étrangères afin de récompenser « les comportements extraordinaires de caractère civil, réalisés par des personnes espagnoles et étrangères ».
Il a baigné dans la création et l'artisanat depuis l'enfance
Né en 1927 dans une famille française noble à Beauvais, le grand-père d'Hubert de Givenchy était le conservateur de la manufacture de Beauvais et de celle des Gobelins : il collectionnait tissus et costumes du monde entier qui le fascinaient. Une fois adolescent, lorsqu'il découvre l'œuvre de Cristobal Balenciaga, il se décide définitivement pour une carrière de couturier : il fera même une fugue à Paris, souhaitant rencontrer son idole et lui montrer ses dessins.
Il interrompt sa carrière à 68 ans avec un ultime défilé-hommage à ses 80 ouvrières en blouse de lin blanc, qui défilent sur le podium.