On mate quoi cette semaine ? (20-26 déc)

undefined 20 décembre 2017 undefined 12h19

Louis Haeffner

Tous les mercredis, il se passe un truc spécial dans la vie des cinéphiles. A la tombée du jour, ils sortent du trou obscur et maculé de popcorn qui leur sert d'habitat pour s'exposer à la lumière des lampadaires et se diriger clopin-clopant vers le cinéma le plus proche. Parfois pourtant, les films à l'affiche n'ont que peu d'intérêt. Il leur faut alors se rabattre sur une série ou un documentaire, ou même un classique des temps anciens. Si vous vous reconnaissez dans ce drame quotidien, rassurez-vous, on est là pour vous aider.


Au ciné cette semaine

C'est pas mal la teuf cette semaine, on irait presque jusqu'à dire qu'on n'a que l'embarras du choix. En effet, tout ce qui sort n'a pas l'air trop mal, même si deux films, français malheureusement, nous rebutent quelque peu. Garde alternée met ainsi en scène ce bon vieux Didier Bourdon, tiraillé entre sa femme Valérie Bonneton et sa maîtresse Isabelle Carré. Tout là-haut, quant à lui, réunit Kev Adams et Vincent Elbaz sur les sommets enneigés de l'Everest. Boaf dans les deux cas. Parmi les trucs plus réjouissants, on trouve Jumanji : Bienvenue dans la jungle, reboot du classique de 1995 avec Robin Williams, cette fois-ci avec le futur président US Dwayne "The Rock" Johnson et Jack Black, qui a l'air de proposer du lol et pas mal d'action ; dans un registre totalement différent, Wonder, le feel-good movie de la semaine, figure Owen Wilson et Julia Roberts en parents d'un gamin ayant une malformation au visage ; enfin, Melville Poupaud le jésuite a la lourde charge (émotionnelle) de peindre le portrait de l'impératrice Ulanara dans la Chine du XVIIIe siècle (Le Portrait interdit). 


La Promesse de l'aube, d'Eric Barbier

Il en faut du courage pour adapter cet immense classique de Romain Gary, chef-d'œuvre de la littérature française ! On voit venir le truc gros comme une maison, Charlotte Gainsbourg en mère juive un peu (complètement) barrée, Pierre Niney en génie volontaire et prêt à tout pour faire plaisir à maman, le tout avec pour toile de fond la guerre et l'héroïsme... Ça fait un peu peur, pour dire la vérité, mais le talent des deux comédiens est si grand qu'il peut nous sortir d'affaire. Un peu d'indulgence, donnons-lui une chance !


A Ghost Story
, de David Lowery

Même si le trailer ne laisse plus ou moins rien deviner de l'histoire, la perspective d'un échange fantômatique et amoureux entre la sublime Rooney Mara et le non moins BG Casey Affleck, sublimé par une photographie éthérée et sublime, ne peut que nous réjouir. Objet cinématographique a priori étrange et original, on a vraiment hâte d'aller voir ce que ce film nous réserve. Une des dernières bonnes surprises de 2017 ?  


The Florida Project
, de Sean Baker

Une gamine de six piges fait régner sa loi dans le motel de la banlieue de Disney World où elle vit. Avec sa bande de gamins insolents et farceurs, Moonee mène la grande vie, sous l'autorité toute relative de sa très jeune mère, Halley, plus occupée à trouver des combines pour faire vivre toute cette smala en culottes courtes qu'à surveiller les agissements de sa fille. Les couleurs pastel de la Floride, un mode de vie oisif et moite, des gamins et Willem Dafoe : il n'en fallait pas plus pour éveiller notre intérêt toujours profond pour le cinéma indépendant américain. 


Une série : Peaky Blinders

Dans l'Angleterre des années 20, une bande de frangins revenus de la guerre des tranchées en France créent leur propre mafia dans la grise ville de Birmingham. Dans un décor industriel fumant, on suit les Peaky Blinders dans leurs mauvais coups. Pots de vins (à la police), bastons à l'ancienne et petits arrangements entre ennemis, le tout porté par un Cillian Murphy absolument canon et des battles d'accents (et pas que) british/irish kiffantes. Ça va loin, et on aime bien.


Un docu : Human Flow, de Ai Weiwei

Ai Weiwei met ici en application son principe de présentation de la réalité par le biais de "l'art moche". Le film présente une séquence de longs voyages où l'on suit différents réfugiés, de leur ancienne maison vers un nouvel abri. A travers ce voyage, le spectateur se rend compte non seulement de la difficulté physique d'une telle entreprise, mais évidemment du traumatisme psychologique lié à la perte de ses racines. Le filtre médiatique est ici absent, et permet à Ai Weiwei de traiter de la crise des réfugiés sous un angle véritablement humain. Edifiant. 


Un classique : Autant en emporte le vent

Peut-être le plus grand classique du cinéma américain, le film de Victor Fleming est un bon vieux film à l'ancienne, auréolé tout de même de huit Oscars, ce qui n'est pas rien. On y suit les aventures amoureuse de la jeune Scarlett O'Hara (Vivien Leigh) et du cynique Rhett Butler, magistralement interprété par Clark Gable, sur fond de Guerre de Sécession. Il ne sera peut-être jamais aussi intéressant de se pencher sur ce mythe qu'en ce moment, à la lumière des différents procès qui sont fait à la culture paternaliste qui nous entoure. Et chance ! il passe lundi 25 sur Arte


Joyeuses Fêtes !