La Nouvelle-Zélande prévoit d'éradiquer les rats d'ici 2050 

undefined 29 juin 2023 undefined 17h05

Nicolas Cogoni

La Nouvelle-Zélande déclare la guerre aux rongeurs. Et plus particulièrement au rat, un prédateur invasif devenu l'ennemi public numéro 1. L'objectif ? Éradiquer le mammifère d'ici 2050. Une décision radicale mais qui, selon le gouvernement, est nécessaire pour protéger ses oiseaux endémiques et l'ensemble de sa biodiversité. 


Un tiers des espèces indigènes anéanties

Au 13e siècle, des rats du Pacifique ont été introduits en Nouvelle-Zélande par les Polynésiens, puis par les colons européens quelques temps plus tard. De redoutables prédateurs qui, pour survivre, se sont régalés de volatiles. N’ayant jusqu’alors pas de prédateurs terrestres, de nombreuses espèces d’oiseaux se nichaient au sol, devenant des proies faciles pour les rongeurs.

Un problème puisque près d'un tiers des espèces indigènes ont disparu, rapporte la BBC. Rien que dans les années 2000, un écologiste estimait que la Nouvelle-Zélande perdait 26 millions d'oiseaux par an à cause des prédateurs. En 2016, le gouvernement a établit une loi comprenant une liste de nuisibles à éradiquer : les trois types de rats (rat du Pacifique, rat marin, rat surmulot), les mustélidés (hermines, belettes, furets) et les opossums. 


Défi de taille et controverses

La Nouvelle-Zélande s'étend sur une superficie de 268 021 km2. Et pour info, la Géorgie du Sud est la plus grande île à avoir éliminé tous ses rats, soit sur un territoire de 3 755 km2, selon Geo. Mais d'après certains défenseurs de l'environnement néo-zélandais, ce défi pourra être relevé en temps voulu. D'autres cherchent cependant à freiner cet abattage et évoquent des problèmes éthiques. En effet, pour le gouvernement, tous les moyens sont bons pour y parvenir. Plusieurs méthodes de chasse controversées telles que les pièges en tout genre et l'empoisonnement sont autorisées. 

Outre la chasse, le pays a également créé des sanctuaires de plusieurs hectares clôturés, sans aucun nuisible. Des mesures qui ont permis le retour de plusieurs espèces d'oiseaux autrefois rares, désormais répandus dans les quartiers environnants. Il existe aujourd'hui des dizaines de zones clôturés en Nouvelle-Zélande. L'un des plus grands, Brook, s'étend sur près de 700 hectares. En 2025, le gouvernement espère avoir libéré un million d'hectares dans les îles principales, et dans toutes les réserves naturelles des îles secondaires.