Le "jour du dépassement" recule de trois semaines grâce au confinement

undefined 5 juin 2020 undefined 12h10

Morgane Espagnet

Chaque année, l’ONG Global Footprint Network calcule en partenariat avec le WWF le jour du dépassement de la Terre, date fatidique à laquelle l’humanité a consommé toutes les ressources que les écosystèmes peuvent produire en une année. En 1998, elle tombait le 30 septembre, puis le 29 juillet pour l’année 2019. Un gouffre qui marque la constante croissance de nos besoins en matière de consommation. Cette année et pour la première fois depuis les années 1970, le jour du dépassement de la Terre est retardé de trois semaines par rapport à l'année précédente.


Les bienfaits du confinement

Si le confinement fut un désastre pour l’économie, on ne peut nier son impact positif, notamment en termes d’environnement et de solidarité. Alors que chaque année à la même période, on observe un nuage de pollution dans lequel disparaît la tour Eiffel, il ne fallait rien de moins qu’un petit confinement pour que la qualité de l’air s’améliore et que notre empreinte carbone dégringole. Grâce aux mesures de confinement mises en place à travers le monde, le jour du dépassement de la Terre, symbole de la pression exercée par les humains sur la planète, est repoussé de trois semaines et devrait tomber le 22 août.

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Symbole de la surconsommation humaine

Le jour du dépassement n’est qu’un symbole pour inciter à l’action et au changement de certaines pratiques. Il intervient lorsque les humains outrepassent les capacités de régénération de l’écosystème naturel. L’ONG américaine Global Footprint Network le calcule depuis des années pour démontrer que la consommation humaine ne cesse de croître, alors que les richesses de la planète s’amoindrissent. Si la planète entière vivait de la même manière que les Américains, 5 planètes nous seraient nécessaires pour vivre de façon durable.

 

Des changements importants et rapides

« Cela montre que des changements importants et rapides sont possibles. Mais cette réduction de notre empreinte écologique est imposée et non voulue, et comme elle ne s’accompagne pas d’un changement systémique dans nos modes de production et de consommation, elle ne va pas durer », explique Mathis Wackernagel, le président du Global Footprint Network, à nos confrères du Monde. Selon des chercheurs, il suffirait même d’un confinement par an pour atteindre nos objectifs climatiques et enrayer le réchauffement climatique. Mais cette situation aurait un impact catastrophique sur l’économie du pays, le tourisme, les commerces ou encore les travailleurs indépendants...