Endométriose : les chercheurs étudient la piste d’une infection bactérienne et d’un traitement antibiotique

undefined 10 juillet 2023 undefined 14h32

Lucie Guerra

L’endométriose pourrait être due à une infection bactérienne : c’est l’hypothèse que des scientifiques japonais de l’université de Nagoya ont émis dans leur dernière étude publiée dans l’hebdomadaire médical Science Translational Medicine, le 14 juin dernier. D’après leurs recherches menées sur 155 femmes, des bactéries appartenant au groupe des "Fusobacterium" seraient présentes chez 64% des femmes atteintes par la maladie, contre 7% chez celles qui ne l'ont pas.

 

Une maladie qui touche 1 femme sur 10

Caractérisée par la présence de muqueuse utérine, aussi appelée endomètre, en dehors de l’utérus, l’endométriose provoque de fortes douleurs, notamment au moment des menstruations, et peut parfois avoir un impact plus global : troubles digestifs, infertilité… En France, cette pathologie touche une femme sur dix, soit « environ 2,5 millions » de personnes, selon le ministère de la Santé et de la Prévention. À l’échelle mondiale, l’Organisation mondiale de la santé estime que « 10 % des femmes et des filles en âge de procréer [...], soit 190 millions de personnes », souffrent d'endométriose.

 

Un traitement antibiotique envisagé

Pour mener à bien leur étude, les scientifiques ont travaillé sur un groupe de souris. Comme le rapporte Le Monde, les chercheurs ont « transplanté du tissu d'endomètre d'un groupe de souris à un autre pour créer un modèle de lésions d'endométriose et inoculé Fusobacterium à certaines souris ». Cela a notamment permis de montrer une « augmentation du nombre et du poids des lésions endométriosiques », comme le décrit l’étude. Pour tenter d’y remédier, un traitement antibiotique a été testé et des résulats fructueux ont été observés au bout de 21 jours, puisqu'on a noté une « réduction » de la quantité et du poids de ces lésions. 

Les recherches doivent se poursuivre, mais « l’éradication de cette bactérie pourrait être une approche pour traiter l’endométriose », selon les scientifiques.