Vent de panique dans le monde scientifique. Mardi 17 septembre, une étude parue dans le Journal of Exposure Science and Environmental Epidemiology et intitulée “Evidence for widespread human exposure to food contact chemicals”, a révélé que plus de 3000 produits chimiques qui se trouvent habituellement dans les emballages qui entourent nos aliments, bouteilles d’eau en plastique, contenants de plats préparés etc, ont été retrouvés dans le corps humain, comme l’a relayé The Washington Post.
Des milliers de composants chimiques à risque retrouvés dans le corps humain
Au total, ce sont 3601 substances chimiques que les scientifiques ont décelées dans le sang, l’urine, les cheveux et pire encore, le lait maternel. Si elles proviennent majoritairement d’emballages plastiques, les contenants en papier et en carton sont également mis en cause, ainsi que les ustensiles de cuisine.
25% of known food contact #chemicals have evidence of being in people but whether food packaging, cookware, etc. is the main or only source is not known. Also, some chemicals measured transferring out of packaging have not been investigated in humans (yet). #science #food #health https://t.co/nG5NQaeU7v
— Lindsey Parkinson (@LindseyViann) September 17, 2024
Pour mener cette étude, les scientifiques se sont basés sur une liste en potentiels composants chimiques qui auraient été présents dans ces emballages et étaient au nombre de 14 402. Ils ont ensuite constaté que parmi eux, 3601 était présents dans le corps humain. On retrouve ainsi des PFAS (substances polyfluoroalkyl), des métaux, des pesticides, des phtalates et autres substances connues pour être des perturbateurs endocriniens et cancérigènes. « L’étude est la première à systématiquement lier les produits chimiques utilisés dans les matériaux d’emballage et de transformation des aliments, à l’exposition humaine », confie Martin Wagner, professeur de biologie à la Norwegian University of Science and Technology, à CNN.
De nouvelles pistes de recherche
Pour le moment, aucun lien n’a cependant été établi entre la présence de ces produits chimiques dans l’organisme et le développement de certaines maladies. Mais avec de tels résultats, l’étude a certainement ouvert la voie à de nouvelles pistes de recherche et à de potentielles nouvelles façons d’emballer les aliments. « Nous devons réfléchir à des moyens constructifs d’avancer, à la manière dont nous pouvons garantir la sécurité de ces matériaux », affirme Jane Muncke, directrice scientifique du Food Packaging Forum figurant parmi les auteur·es de l’étude.