Les 3 enjeux climatiques principaux de la COP28 qui s’ouvre à Dubaï

undefined 1 décembre 2023 undefined 17h57

Flora Gendrault

Alors que l’année 2023 devrait être la plus chaude jamais enregistrée, la plus grande conférence pour le climat jamais organisée vient de débuter. Se sont réunis à Dubaï les signataires de la Convention-cadre sur les changements climatiques, soit 197 États et l’Union Européenne. Pour les dix prochains jours, voici les trois enjeux principaux autour desquels la COP devrait s'articuler, alors que l’urgence climatique est plus que jamais d’actualité. 


1. Établir un bilan de l’Accord de Paris 

L’objectif de cette réunion internationale est d’abord de dresser un premier bilan officiel de l’Accord de Paris (2015), qui fixait le seuil du réchauffement climatique à 1,5°C par rapport à l’ère pré-industrielle, limite permettant aux humains de continuer à vivre plus ou moins tranquillement sur la planète.

Si une expression pouvait résumer les actions globales entreprises jusqu'ici, c’est celle de l’ONU dans un premier bilan technique : « On n'y est pas ». L’organisation a estimé mi-novembre que les engagements actuels des pays allaient mener à 2% de baisse des émissions entre 2019 et 2030, au lieu des 43% préconisés. Les États membres devraient ainsi produire un nouveau texte, qu'on espère plus contraignant. 


2. Organiser le fonds pour les pertes et dommages 

Premier jour, première décision, et pas des moindres : la concrétisation du fonds de compensation des pertes et dommages climatiques dans les pays vulnérables. Les premières promesses de financement tournent autour des 400 millions de dollars (225 millions d'euros pour l'Union européenne, dont 100 millions de dollars annoncés par l’Allemagne, 100 millions de dollars pour les Emirats arabes unis, 10 millions de dollars pour le Japon, 17,5 millions pour les États-Unis, jusqu'à 40 millions de livres pour le Royaume-Uni).

Une décision symbolique saluée par une standing ovation, même si dramatiquement insuffisante, l’aide nécessaire se comptant en centaine de milliards de dollars. Elle concrétise toutefois le principal résultat de la COP27 en Égypte l’an dernier.


Dégager des objectifs clairs sur l’énergie 

Comme le montre le site du ministère de la Transition énergétique, la consommation des énergies fossiles (pétrole, gaz, charbon) est responsable de 70% des émissions de gaz à effet de serre dans le monde. L’un des sujets majeur de la COP28 renvoie ainsi à leur remplacement progressif (assez ironique lorsqu’on sait qu’elle se déroule à Dubaï, septième plus grand producteur mondial de pétrole).

Plusieurs pays dont la France souhaitent ainsi mettre fin à l’énergie la plus polluante, le charbon, et convaincre les participants de la COP28 d’abandonner le financement de nouvelles centrales, selon les informations de Franceinfo. Le chef de l’État défendra aussi le triplement des capacités d’énergies renouvelables d’ici à 2030. Un enjeu majeur alors que l’ONU indique dans un rapport que la production énergétique mondiale ne va cesser d’augmenter. « Le rapport prévoit que la production de charbon va continuer à augmenter jusqu’en 2030 au moins, et la production de pétrole et gaz va continuer jusqu’en 2050. C’est beaucoup trop tard », déclare François Gemenne, politologue spécialiste de l’adaptation au réchauffement climatique.