Les Svinks, toujours aussi chics

undefined 14 juin 2017 undefined 10h52

La Rédac'

1997, Pone assistait au New Morning à un concert des Svinkels. Nous, on regardait sûrement Les Razmoket. 2017, les petits morveux qu'on était sommes dans la salle, entourés d'un public allant du kepon au petit bourgeois en passant par le trentenaire bedonnant. Pone lui, est sur scène avec les Svinks, qui se reforment le temps d'une soirée. Récit d'un concert pas comme les autres.


Un public

Les Svinkels, c'est avant tout un public au soutien indéfectible. Ça fait 20 ans que ça dure, et ils sont toujours là. Ce noyau dur est constitué d'une bande d'irréductibles assoiffés, abreuvés au rap alternatif (l'inverse de ce qui se passe aujourd'hui dans le "rap"). On discute avec certains d'entre eux avant le concert dans un bar, l'un vient du Jura, l'autre de Lyon. Ils se sont pris un week-end pour venir à Paris assister à ce concert, immanquable à leur yeux. « Il n’y en aura peut-être pas d’autre », lâche l'un des deux. Encore plus que d'habitude, ils ont tous répondu présent pour la reformation des Svinks, un événement. Ça fait 10 ans qu’ils attendent et ils sont prêts à en découdre.




Une musique

Les Svinkels, c'est DJ Pone aux platines, accompagné de Gérard Baste, Nikus Pokus et Mr. Xavier. Si l'on devait les classer, ils feraient partie de cette branche du rap dit alternatif, celui qui ne passe pas en radio, dans la même veine que Stupeflip, TTC, La Caution ou Fuzati… Apres 10 années de silence, ils se reforment le temps d'une soirée pour un concert dans un New Morning bouillant. Tous les classiques y sont passés pendant 2h de show : Céréales killer, Le svink c'est chic, La Youte… Le tout entrecoupé de délirantes sessions de scratch par DJ Pone ! Musicalement, rien à reprocher au groupe : c'est comme s'ils s’étaient arrêtés hier. Complices, ils ont tenu leur rôle en haranguant sans cesse un public en transe (dans les deux sens). En apparté, Gérard Baste nous a même lâché un « Paraîtrait qu'on va faire un Olympia en avril prochain ». Alors, reformation ? Affaire à suivre !




Un délire à part

Les Svinkels, c'est aussi le folklore. Un délire dans lequel seuls ceux qui cernent l'humour et la portée de certaines paroles pourront entrer. Nous étions jeudi 8 juin, autant vous dire que les gaillards en ont profité - avec la bénédiction, voire plus, d’une marque - pour placer ce concert sous le signe de la biture à la bière peu onéreuse. Il faut dire qu’entre le groupe et la bière en canette, c’est une histoire d’amour qui dure depuis leurs débuts. Verre offert à l'entrée, goodies gonflables, canettes jetées dans le public. Le marketing s'est quand même bien invité à la fête, sans toutefois la gâcher. Cela n'a donc fait que renforcer l'esprit de débauche général. 

Si l'on devait résumer, c’est le genre de concert dont tu pourras dire dans 10 ans : « J'y étais ! » Au Bar, on croise un type, on commence à parler, une chanson commence. Le mec devient littéralement fou, nous explique que ce son déboite, qu'il a chopé le vinyle 80€ (le plus cher qu'il n'ait jamais acheté), et que la partie scratchée par Pone est incroyable. Il n’a pas tort. C’est ça être fan.

© photo de couv' : Non2non