Le Mémorial de la Shoah de Drancy expose des lettres poignantes de Juifs internés pendant la Seconde Guerre Mondiale

undefined 10 mars 2022 undefined 17h11

Bérénice H

« Il y a 7 fleurs, parce que cela fait 7 ans que nous nous sommes unis. Je voudrais aussi que ces fleurs te donnent un peu plus de courage, plus de résignation, car je suis effrayé de ton moral aussi bas. » Ces mots sont extraits de la carte datée du 30 janvier 1943 adressée par Alphonse Joel, interné au camp de Drancy, à sa fiancée. A l’occasion de leur 7ème anniversaire de mariage, Alphonse Joel a demandé à Georges Koiransski dit Horan, interné également à Drancy, d’orner la carte de marguerites aux couleurs du soleil. La douceur de ces mots contraste avec le quotidien vécu lors de l’écriture de cette lettre.

L’écriture comme seul lien avec l’extérieur

À partir de la fin de l’année 1940, des dizaines de milliers de Juifs se retrouvent enfermés dans les camps d’internement de la zone libre puis dans ceux de la zone occupée. Leur seul lien avec l’extérieur est alors la correspondance qu’ils peuvent parfois faire parvenir à leurs proches. Brutalement coupé du monde extérieur, l’interné n’a que l’écriture pour tenter de répondre à l’incertitude réciproque quant au devenir de l’autre. Écrites à Drancy la veille du départ ou jetées du train, elles sont, parfois consciemment, un adieu définitif.


© Mémorial de la Shoah / coll. Melciolle

Des témoignages historiques

Les lettres recouvrent l’intégralité de l’histoire de la Shoah. De l’internement dans les camps et à Drancy, ultime étape avant la déportation, proches et déportés n’auront eu de cesse d’écrire. Cette exposition permettra de comprendre comment les internés et les déportés écrivaient : quels moyens étaient utilisés pour se procurer du papier, pour faire parvenir le courrier, dans les circuits légaux et de manière clandestine. Le papier étant une denrée rare dans les camps d’internement, et plus rare encore à Auschwitz-Birkenau, la difficulté à se procurer de quoi écrire pousse les internés à avoir recours à divers supports, certains conventionnels, comme les cartes postales, d’autres moins. Vous avez 9 mois pour découvrir cette exposition poignante au Mémorial de la Shoah de Drancy.


© Mémorial de la Shoah / coll. Monique Zylberberg

« C’est demain que nous partons. » Lettres d’internés, du Vel d’Hiv à Auschwitz
Mémorial de la Shoah, Drancy

110-112, avenue Jean Jaurès - 93700 Drancy
Du 27 mars au 22 décembre 2022
Entrée gratuite 
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