1968-2018 : déjà 50 ans que les étudiants de l'université de Nanterre initiaient en France le plus célèbre mouvement de contestation politique, sociale et culturelle contemporain. Quel héritage en reste-t-il ? Comment les institutions publiques célèbrent-elles (ou blâment) cet anniversaire historique ?
Aux Beaux-Arts, on expose les affiches historiques
C'est l'incontournable : à travers sa rétrospective Images en lutte : La Culture Visuelle de l'extrême gauche en France (1968-1974), le musée des Beaux-Arts présente un ensemble d'œuvres (affiches, peintures, sculptures, installations, films, photos...) qui retracent l'histoire politique du visuel et illustrent l'utopie révolutionnaire.
Palais des Beaux-Arts
13, quai Malaquais - 6e
Du 21 février au 20 mai
À la BnF, on interroge nos souvenirs à travers les médias
Pourquoi se souvient-on de Mai 68 en noir et blanc alors que les événements ont été couverts en couleurs par la presse de l’époque ? À la BnF, on suit la trajectoire des images et des icônes que nous connaissons tous sans forcément connaître l'histoire qui se trouve derrière : le sourire de Daniel Cohn-Bendit face à un CRS par Gilles Caron ou la Marianne de 68 de Jean-Pierre Rey (ci-dessous) : L'exposition revient sur la construction médiatique de notre mémoire visuelle collective.
Du 17 avril 2018 au 26 août
BnF // Quai François-Mauriac - 13e
À l'Université Paris Nanterre, on célèbre sur toute une année
Car c'est ici qu'ont eu lieu les premières révoltes annonciatrices de la crise : 50 printemps plus tard, la fac met en place le programme annuel "Prop'Osons" avec des conférences, des expositions et des débats. La journée du 4 mai sera consacrée au thème des "Contestations politiques et artistiques. 68 et après" et aux échos du mouvement dans le cinéma et la littérature. Bien sûr, l'entrée est libre et gratuite.
Plus d'infos ici
Université Paris Nanterre
200, avenue de la République - Nanterre
Au Palais de Tokyo, on revit Mai 68 comme si on y était
Le graffeur Escif n'était pas né à cette époque, et pourtant il va commémorer cet événement en déployant à l'arrière du bâtiment une fresque monumentale sur laquelle figureront les slogans illustrant les révoltes étudiantes de l'époque et les graffitis laissés par les visiteurs dans les toilettes du Palais. Ça s'appelle Open Borders et c'est à partir du 4 mai.
Palais de Tokyo
13, avenue du Président-Wilson - 16e
Au Centre Pompidou, une Assemblée Générale qui dure trois semaines
Et c'est bien loin d'être boring : une fresque de 60 mètres (réalisée par le graphiste Philippe Lakits qui réinterprètera des affiches et slogans de Mai 68), des conférences, des ateliers, des débats et autres performances qui restent en entrée libre du 28 avril au 20 mai. Pour ceux qui veulent étoffer un peu leur bagage historique et philosophique, le Centre organise du 30 avril au 8 mai un cycle de mini-conférences d'historiens dont le programme complet est à retrouver ici.
Aux Archives Nationales, on questionne le pouvoir et l'autorité
Quoi de mieux que de feuilleter des archives pour s'imprégner de ce qu'on n'a pas vécu ? C'est une expo en deux parties qui vous attend aux Archives Nationales. 68, les archives du pouvoir présente les événements de cette même année... du point de vue des autorités en place. La première partie, L'autorité en crise, invite le visiteur à découvrir les bureaux de l'administration, de la préfecture ou du pouvoir éxécutif. Ensuite la partie Les voix de la contestation montre les documents collectés ou saisis (tracts, affiches...) par les acteurs de l'époque.
L'autorité en crise
Du 3 mai au 17 septembre
Hôtel de Soubise // 60, rue des Francs-Bourgeois - 4e
Les voix de la contestation
Du 24 mai au 22 septembre
59, rue Guynemer - Pierrefitte-sur-Seine
Et aussi...
Dans toutes les bibliothèques parisiennes, on retrouve une série de conférences, de rencontres et de projections consacrées à mai 68. L'avantage, c'est qu'il y en a forcément une près de chez soi : retrouvez l'ensemble des activités proposées ici. Au Forum des Images, on rend hommage à ces cinéastes qui se sont mobilisés en formant des collectifs qui ont duré ou non : rendez-vous le 12 avril.