Comment les artistes d’aujourd’hui se sont-ils saisis de la calligraphie et se sont-ils affranchis de la question religieuse pour créer des œuvres ? C’est tout le propos de la nouvelle saison Lettres ouvertes, de la calligraphie au street art organisée par l’Institut des cultures d’Islam jusqu’au 21 janvier. On y retrouve une exposition rassemblant les œuvres d’artistes contemporains qui se sont inspirés de cette écriture sacrée pour mieux la détourner. épatant !
Pourquoi la calligraphie ?
« La calligraphie, c’est l’expression du sacré, c’est une forme apparue au VIIe siècle, à peu près en même temps que l’Islam, pour fixer par écrit les paroles révélées au prophète Mohammed », nous explique Bérénice Saliou, directrice artistique, culturelle et scientifique de l’Institut des cultures d’Islam. En partant de cette question du religieux, l’ICI s’est intéressé à la production de divers artistes qui se sont, chacun à leur façon, inspirés de l’alphabet arabe pour en créer des œuvres saisissantes.
L’exposition se décline en quatre parties. La première, intitulée l’invention du langage, s’intéresse aux nouveaux langages créés par les artistes : « c’est souvent un processus d’abstraction, le langage ne signifie plus rien », nous détaille Bérénice. La deuxième, De la douleur de l’exil à la richesse du métissage, parle de la question du voyage, parfois subi (si les artistes ont dû fuir leur pays) ou pour le plaisir, et raconte comment ces voyages ont pu influencer ces artistes.
© The Written Room
Prastou Forouhar
The Fluo Box Project, Moscow
La troisième, L’autorité en question, explore la manière dont la calligraphie a inspiré les artistes pour créer des œuvres bien plus contestataires sur la question de la religion, des croyances ou encore des dogmes. Après un réel chemin initiatique, on tombe nez à nez avec un grand mur retraçant les différents styles de la calligraphie à travers les âges et deux œuvres grandioses : la calligraphie monumentale de Bahman Panahi qui dialogue avec les dessins dansés de la performeuse Heather Hansen, mettant en lumière l’essence du geste, « fil rouge de l’exposition », nous souffle Bérénice.
Parmi les œuvres, on découvre avec émerveillement les vitraux colorés de Sara Ouhaddou, on est fascinés par le planisphère de Hossein Valamanesh où émergent les vers d’un poème de Rûmi, on s’extasie devant les murs du Caire calligraphiés des fresques révolutionnaires d’Ammar Abo Bakr. Véritable immersion au cœur de cette écriture sacrée, Lettres ouvertes, de la calligraphie au street art bouscule les codes de l’alphabet arabe, pour mieux nous en faire découvrir la beauté.
A voir d’urgence !
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ICI Léon
19, rue Léon – 18e
Ici.paris.fr
Tél. : 01 53 09 99 84
Jusqu’au 21 janvier 2018