L\'expo de la photo-journaliste Susan Meiselas à ne pas manquer

undefined 11 mai 2018 undefined 17h19

Marie Tomaszewski

Vous aimez la photo, mais les clichés glacés de mannequins filiformes, qui procurent autant d’émotions qu’une poêle à bois, ce n’est pas votre came ? Avez-vous été faire un tour au Jeu de Paume, ce musée qui consacre actuellement une rétrospective à la photographe journaliste mondialement connue Susan Meiselas ? Non ?

Il ne vous reste que quelques semaines pour en profiter, on vous explique tout de suite pourquoi il serait dommage de ne pas jouer votre dernière carte : 

Le jeu de la variété

Diplômée d’une maîtrise en arts plastiques à Harvard, la New Yorkaise s’est penchée au cours de sa carrière sur des sujets aussi variés que les questions d’un Trivial Pursuit. Elle s’est rendue de son propre chef au Nicaragua à la fin des années 70 pour couvrir l’insurrection populaire déclenchée par l’assassinat du directeur du journal d’opposition La Prensa, et depuis n’a jamais cessé de couvrir des événements à travers le monde.

Au delà du fait anecdotique, de l’acte isolé capturé, Susan Meiselas s’attache à construire des récits visuels qui narrent l’époque contemporaine. Elle semble avoir atteint son objectif puisque certains de ses clichés sont devenus des symboles de l’histoire, comme c’est le cas du cliché “L’homme au cocktail Molotov”, évoquant spontanément la révolte nicaraguayenne et ayant fait le tour du monde.

De l’insurrection au Nicaragua aux strip-teaseuses des foires de la Nouvelle-Angleterre, à la vie des habitants d’un immeuble dans les années 70, aux violences conjugales, vous trouverez forcément un sujet qui suscitera votre curiosité parmi les séries de la photographe, dont certaines ont rarement été exposées.


© Lena après le spectacle, Essex Junction, Vermont, 1973 (Série Carnival Strippers, 1972-1975), Susan Meiselas

Doper sa culture G

Le photo-journalisme implique de côtoyer de près sinon de l’intérieur la vie des sujets capturés pour rendre compte d’une réalité. Susan Meiselas pousse la valeur documentaire de l’exercice jusqu’à donner la parole aux personnes photographiées.

Ainsi l’exposition abrite des témoignages écrits de sujets qui commentent leur propre portrait (44 Irving Street, 1972), et un enregistrement sonore des strip-teaseuses, qui lèvent le voile sur leur métier, les désirs sado-maso de leurs clients… On n’en dira pas plus !

En parcourant Médiations, vous en apprendrez donc plus sur une époque, un métier, un quotidien différent du vôtre. L’exposition encourage aussi par son titre et son utilisation d’archives à réfléchir sur le sens de la circulation des images dans un monde de plus en plus connecté et sur le rôle que joue l’image dans la société. La pratique de Susan Meiselas est particulière de par son aspect documentaire et le lien particulier qu’elle entretient avec ses modèles.


© Maîtresses Solitaire et Delilah II, loge. NYC, USA (Série Pandora’s Box, 1995), Susan Meiselas

Alors on lâche sa console, son jeu de dés ou son spinner et on se rend tant qu’il est encore temps à l’expo d’une icône de la photographie pour découvrir sa vision et sa pratique du métier.

Médiations, Susan Meiselas
Jeu de Paume
1, place de la Concorde - 8e
Jusqu’au 20/05
Mardi de 11h à 21h, du mercredi au dimanche de 11h à 19h
Entrée : 10 € Tarif réduit : 7,50 €