Entre 1939 et 1945, alors que la Seconde Guerre mondiale fait rage, de nombreux artistes, mais aussi des intellectuels et des scientifiques, choisissent de fuir la France de Vichy pour s’exiler. Fuir pour se préserver, mais surtout fuir pour résister plus fort. À travers l’exposition Un exil combattant - Les Artistes et la France 1939-1945, c’est le parcours singulier de ces personnalités marquées par l’exil qui est mis en lumière au Musée de l’Armée jusqu’au 22 juin 2025. Un récit historique et artistique qui prend place dans le cadre des 80 ans de la Libération, et se veut aussi instructif qu’émouvant.
Jean Hélion (1904-1987), Défense d’, 1943, collection particulière © Galerie Malingue © Adagp, Paris, 2025
Mener un combat culturel au service de la France aux quatre coins du globe
Ils s’appellent André Breton, Varian Fry, Ève Curie, Marc Chagall, Romain Gary, Paul Éluard, ou encore Anna Marly et sont poètes, peintres, journalistes, écrivains, ou mêmes acteurs. Tous·tes font partie des artistes, intellectuels et scientifiques qui ont quitté la France lors de la montée en puissance du nazisme et du facisme, pour faire de leurs créations des armes au service de la France libre.
Knopf (dates inconnues), Un seul combat pour une seule patrie, 1942, Paris, musée de l’Ordre de la Libération © Musée de l’Ordre de la Libération
Il y a Marseille qui, dès 1940, s’illustre comme le point central des exilés s’apprêtant à rejoindre l’Espagne ou encore le Portugal. Ils furent si nombreux à gagner la cité phocéenne que le surnom de "contre-capitale" lui était attribué. Et puis il y a eu Londres, mais aussi Sydney, New York, Buenos Aires, Cuba ou même Alger. Des territoires libres, où la créativité pouvait s'exprimer. Partir était alors une nécessité plus qu’un choix. Ces « exilés combattants » ont quitté famille et amis, ont fait face aux difficultés administratives immenses et aux conditions rudimentaires de voyage pour rejoindre de nouvelles contrées où leur créativité bénéficierait à la liberté, la Résistance, et la victoire de la France.
Partir pour mieux lutter
Divisée en quatre volets géographiques, l’exposition amène à découvrir différentes formes d’exil. Photos, archives, documents originaux et tenues d’époque ponctuent ce parcours. Pour renforcer l’immersion des visiteurs dans cette partie de l’histoire et leur permettre de ressentir toute l’émotion qui y est associée, deux lieux d’exilés ont été reconstitués : l’atelier d’Ossip Zadkine à New York où créativité et résistance ne faisaient qu’un, ainsi que la librairie new-yorkaise Gotham Books. Aux quatre coins du monde, c’est une véritable résistance culturelle qui a été menée par des hommes et des femmes désireux·ses de moderniser les institutions et de brandir haut et fort les valeurs communes, celles de la création et de la liberté d’action. Une exposition à ne pas manquer ce printemps !
Ossip Zadkine (1888-1967), Arlequin hurlant, 1943-1944, Paris, musée Zadkine © Paris Musées / musée Zadkine, Dist. GrandPalaisRmn / image ville de Paris. © Adagp, Paris, 2025
Un exil combattant - Les Artistes et la France 1939-1945
Musée de l’Armée - Invalides
129, rue de Grenelle – 7e
Jusqu’au 22 juin 2025
Tous les jours de 10h à 18h
Et jusqu’à 22h le 6 juin
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