Ce qui nous frappe avant tout lorsque l'on fait ses premiers pas au sein de l’exposition, c’est la couleur. Celle de la moquette d'abord, hyper pop et flashy, mais surtout celle qui s’étale sous toutes ses formes sur les murs. De quoi nous mettre de bonne humeur pour nous lancer à la découverte de Chéri Samba et de son œuvre décalée. Et la bonne nouvelle, c’est que tous les mercredis, le musée vous propose un tarif unique à 12,50€, y compris pendant les nocturnes jusqu'à 22h ! Pas d’excuse donc, rendez-vous là-bas pour s'immiscer dans le travail de cet artiste unique en son genre.
Chéri Samba, Quel avenir pour notre art?, 1997 (Triptyque 2) © Chéri Samba / Photo : Maurice Aeschimann Courtesy The Jean Pigozzi African Art Collection
Entre divertissement et éducation
Au fur et à mesure des salles se dévoilent des toiles tour à tour provocantes, drôles, engagées et touchantes. De la condition de l’artiste noir à la place de la femme, en passant par la dictature de Mobutu et la pollution, celui qui se définit lui-même comme un « peintre-journaliste » utilise son pinceau pour faire passer des messages universels.
Et une chose est sûre, cela ne nous laisse pas indifférents. Impossible en effet de ne pas réagir devant les constructions et mises en scène inattendues. Un homme-sirène avec des oreilles qui volent autour de lui, un enfant soldat dans un champ de fleur, un adulte tétant le sein de sa femme… Tous les moyens sont bons pour dénoncer ou raconter, de manière parfois un peu obscure, il faut bien le reconnaître.
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L'autoportrait comme image du monde
Dans les différentes salles, Chéri Samba est partout. Les peintures de lui-même se succèdent tout au long du parcours thématique. Son visage et son nom s’étalent, se déforment, se noient dans la couleur. Un univers délicatement autocentré, développé par le peintre aussi bien pour nous faire réfléchir que pour développer sa propre notoriété et son propre succès.
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Mais ce narcissisme déguisé est avant tout un moyen de nous parler plus largement de l’histoire complexe d’un pays à la richesse culturelle sans limite : la République Démocratique du Congo. Plus généralement, c’est le monde entier, avec toute sa puissance et ses contradictions, qui est passé au peigne fin par l’artiste.
Une exposition un peu déroutante donc, au premier abord, qui nous déstabilise et nous laisse parfois un peu sur le côté. Pourtant, l’aspect presque onirique des œuvres finit par nous séduire, et nous invite à revoir notre vision du monde et de sa culture.
À votre tour de tenter de décrypter les textes et messages profonds qui se cachent au cœur des travaux de Chéri Samba !
Chéri Samba, Quelle solution pour les hommes, les femmes étant beaucoup plus nombreuses sur la terre ? 2001 © Chéri Samba / Photo : Maurice Aeschimann Courtesy The Jean Pigozzi African Art Collection
Chéri Samba. Dans la collection Jean Pigozzi
Musée Maillol
61, rue de Grenelle – 7e
Jusqu'au 7 avril 2024
Nocturne tous les mercredis jusqu'à 22h
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