Décidément, ce deuxième semestre 2025 s’annonce largement à la hauteur du premier en termes de culture. Après nous avoir régalés en début d’année, les institutions parisiennes se plient en quatre pour nous offrir le meilleur. Soulages, les momies, le sommeil, les sujets se suivent et ne se ressemblent pas, pour notre plus grand plaisir. Et à la Philharmonie de Paris, dans le 19e, c’est le peintre Kandinsky qui sera à l’honneur pour une exposition multisensorielle.
Toutes les couleurs de la musique
Kandinsky n’a jamais vraiment séparé l’art de la vie, ni les différentes formes d'art entre elles. Formé à la musique dès son plus jeune âge – il joue du violoncelle et de l’harmonium –, il vit un bouleversement esthétique majeur en entendant pour la première fois la musique de Wagner, qu’il décrira comme une révélation. Ce choc agit comme un déclencheur : la musique devient pour lui un modèle d’abstraction. En peintre, il rêve alors de créer une grammaire visuelle équivalente au langage musical, capable de faire ressentir sans représenter.
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Et le pari est plus que réussi. Chez Kandinsky, les couleurs chantent, les lignes dansent et les formes résonnent. Ce n’est pas une simple métaphore : synesthète, l’artiste percevait réellement les sons et les rythmes en couleurs. Cette particularité a profondément nourri son travail artistique. Une dimension sensorielle que l’exposition met en lumière, en montrant comment ses toiles traduisent des impressions musicales, parfois proches de la composition. Ici, les jaunes deviennent des cuivres éclatants, les bleus profonds prennent des accents de basses, et chaque tableau devient une partition visuelle.
Une exposition sensorielle complète
Pour la première fois, la Philharmonie de Paris, en partenariat avec le Centre Pompidou, replace l'œuvre du peintre russe, naturalisé français, dans le contexte de l’effervescence musicale de son temps. Grâce à une scénographie immersive, et un parcours au casque, l'institution nous offre un regard neuf sur le travail de Kandinsky, dans un jeu subtil de correspondances entre musique, formes et couleurs.
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Dévoilant plus de 200 œuvres, parmi lesquelles ses séries d’Improvisations et de Compositions dont les noms prennent tout leur sens ici, l’exposition se revendique véritable cabinet imaginaire. La mélomanie du peintre s’illustre aussi à travers les livrets et partitions qu’il collecte, les amitiés musicales qu’il entretient ou encore son impressionnante bibliothèque de disques. L’ensemble propose donc un dialogue inédit, illustrant tout le génie de Kandinsky, que l’on ne peut que vous conseiller de faire les yeux et les oreilles bien ouverts.
Kandinsky, la musique des couleurs
Philharmonie de Paris
221, avenue Jean-Jaurès – 19e
Du 15 octobre 2025 au 1er février 2026
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