Yesterday, un feel-good qui ne ferait pas de mal à une coccinelle

undefined 3 juillet 2019 undefined 14h55

Louis Haeffner

Voilà le genre d'idée qu'on a tous déjà eue en after, quand tout le monde est naze mais qu'on n'a pas envie de se coucher, et qu'il faut bien trouver un sujet de conversation : « Imagine tu te réveilles un matin, et tu te rends compte que personne, sauf toi, ne connais les Beatles ». Apparemment, Danny Boyle aussi fait des afters.


Si on dit ça, ça n'a rien à voir avec la présence dans sa filmographie de films tels que Trainspotting ou The Beach, et encore moins avec une quelconque supposée prise de drogues. Non, si on dit ça, c'est parce que le pitch du film pourrait totalement se résumer à cette simple hypothèse, formulée plus haut. Jack Malik est ce qu'on peut appeler un chanteur raté, trainant sa guitare sèche de bars miteux en festivals obscurs. Il a cependant la chance d'avoir trouvé en sa meilleure amie Ellie une manageuse fidèle et enthousiaste. Alors qu'il est sur le point d'abandonner, il est renversé par un bus, alors même que le monde entier est plongé dans une étrange panne de courant. À son réveil, Ellie est là, mais ni elle ni même Internet ne connaît les Beatles... 

Yesterday film critique

Danny Boyle nous raconte donc, une fois de plus, une chouette histoire, celle d'un type ordinaire un brin loser qui va connaître un succès fou, la célébrité, l'argent... ça ne vous rappelle pas quelque chose ? Oui, le schéma scénaristique ressemble quand même pas mal à celui de Slumdog Millionnaire. Mais si dans ce dernier film, le héros – lui aussi nommé Malik, soit dit en passant – utilise son talent pour retrouver l'amour de sa vie, c'est ici l'inverse qui se produit : Jack n'a que peu de talent, et c'est un coup de chance extraordinaire qui va lui amener le succès qu'il convoitait tant et qui va, par ailleurs, l'éloigner d'Ellie, pourtant amoureuse de lui depuis toujours. 

Yesterday film critique

Rassurez-vous, tout ça se termine bien, et c'est d'ailleurs le reproche majeur qu'on pourra adresser à Danny Boyle sur ce film. C'est trop facile, trop linéaire, trop lisse. On se laisse certes bercer par cette jolie histoire, mais aucune surprise ne vient réellement piquer nos sens, et on assiste donc avec un vague sourire aux lèvres à la résolution de cette intrigue amoureuse qui n'en est pas vraiment une. Quelques clins d'œil viennent heureusement relever un peu le métrage, et c'est toujours agréable d'entendre les chansons des Beatles, mais on a vu plus excitant. 

Yesterday film critique


On peut donc nourrir quelques regrets à l'égard de ce Yesterday dont on attendait beaucoup, peut-être trop : pas assez de péripéties, pas assez d'humour, et même, pas assez de musique. L'ensemble reste cependant très agréable à regarder, simple et plein de bons sentiments, comme une bonne vieille ballade des Beatles.