Les animaux fantastiques : les crimes de Grindelwald, BORING

undefined 14 novembre 2018 undefined 17h17

Louis Haeffner

N'étant pas spécialement un gros fan de la saga Harry Potter pour des raisons assez évidentes d'écart générationnel, mon analyse de ce film risque de déplaire au plus grand nombre. Cela dit, j'avais beaucoup aimé le premier volet des aventures de Norbert Dragonneau, un film bien foutu, très joli et comportant un je-ne-sais-quoi de poétique qui m'avait séduit. Cette suite, par contre, est tout à fait ratée. 


Par où commencer ? Peut-être par le scénario, enfin ce qui est censé en faire office. À la suite donc de son arrestation par Norbert dans le premier épisode, le méchant incarné par Johnny Depp – plutôt bien d'ailleurs, malgré un look tout droit sorti d'un concert d'Indochine et un nom qui nous rappelle une balade estivale dans un massif montagneux autrichien – s'évade, comme il l'avait promis. Dès lors, il se lance à la recherche de Croyance, qui a finalement survécu sans qu'on sache comment. Seul être à priori capable d'affronter Grindelwald, Dumbledore annonce à Norbert que cela lui est impossible, et lui confie cette mission. Allez, bon courage mon petit.

Les animaux fantastiques : les crimes de Grindelwald critique film

À partir de là, ça devient un bordel incroyable. On passe de New York à Poudlard, du présent au passé, d'un arc narratif à un autre sans transitions aucunes, dans un incessant va-et-vient qui file le tournis et nous perd totalement quant au déroulement de l'histoire. On en profite quand même pour apprendre deux-trois trucs sur le passé des personnages, mais cette accumulation de scènes n'apporte réellement qu'une grande confusion très désagréable, nous empêchant preque totalement de comprendre quoi que ce soit à l'intrigue qui nous occupe, et surtout, elle n'apporte rien en termes de spectacle. Le ton est beaucoup trop grave et sérieux, la respiration comique absente, et les animaux fantastiques eux-mêmes, si mignons et cool et qui donnent leur titre à la saga, sont quasi-inexistants. Où est la magie ?

Les animaux fantastiques : les crimes de Grindelwald critique film

La dernière demi-heure par contre, est très intense et menée tambour battant. Tout s'y passe, les questions posées au début trouvent leur réponses, on y assiste à des combats de baguettes magiques, l'émotion fait son apparition, et une ébauche de ce que sera le troisième volet, qui s'annonce plutôt intéressant, nous est dévoilée. Si l'on résume un tant soit peu, vous pouvez vous pointer une heure et demie en retard, n'avoir presque rien raté et tout comprendre à l'intrigue. Il aurait quand même été judicieux de garnir l'heure et quart du développement d'un peu de substance narrative et de vraies belles images (vus les moyens engagés) plutôt que de quelques anecdotes dispensables qui ne feront plaisir qu'aux seuls fans. 

Les animaux fantastiques : les crimes de Grindelwald critique film


Les animaux fantastiques : les crimes de Grindelwald
se compose donc comme la dissertation de philo d'un élève de première moyen : l'introduction donne envie, la conclusion est pertinente et propose une ouverture intéressante, mais tout le développement, c'est du vent. 10/20, peut bien mieux faire.