Cornélius, le meunier hurlant : un chouette conte moderne et loufoque

undefined 7 mai 2018 undefined 16h00

Louis Haeffner

En ce beau dimanche après-midi de début mai, je ne savais pas quoi aller voir au cinéma. C'est vrai qu'il y avait peut-être mieux à faire, le soleil chauffant avec complaisance les nuques parisiennes. Heureusement, je me rappelai de cette histoire de meunier hurlant qui avait l'air chouette. Et effectivement...


... c'est chouette ! Que ce soit la musique du film, étonnamment interprétée par Anaïs Demoustier et Iggy Pop, l'ambiance générale du métrage, à mi-chemin entre Marcel Pagnol et O'Brother avec un soupçon de western spaghetti, ou encore le jeu des acteurs, tout concourt à nous présenter un film original et agréable.

Cornélius, le meunier hurlant film critique

L'histoire qui nous occupe est donc celle de Cornélius, un meunier hurlant, comme le titre l'atteste de façon assez claire. Prenant les contours d'un conte pour adultes, on y croise des personnages dont le trait est volontairement épais, de la conseillère orticole fraîche comme la rosée du matin (Anaïs Demoustier, solaire et magnifique) au médecin de village alcoolique (Denis Lavant) en passant par le policier un peu limité et son adjoint complètement abruti. 

Cornélius, le meunier hurlant film critique

À force d'errance, Cornélius finit par trouver le lieu parfait pour installer son moulin, en haut d'une colline du Bout-du-Monde. Le Bout-du-Monde, c'est le nom de la commune qui accorde à Cornélius l'acte de propriété lui permettant d'ériger son moulin, et dont le maire (Gustave Kervern) est fier comme un paon de pouvoir annoncer à ses administrés que bientôt, ils auront du pain. Mais Cornélius a un gros défaut, qui va vite pousser les habitants de ce village perdu dans les montagnes provençales, à l'en chasser : il hurle la nuit. 

Cornélius, le meunier hurlant film critique

D'abord adulé par les villageois puis chassé comme le plus vil des empêcheurs de tourner en rond, Cornélius aura à peine eu le temps de montrer que le vif intérêt que lui porte Carmen, la conseillère orticole qui lui a offert des graines pour son jardin, lui est réciproque. Leur amour excède cependant Gazagnol, l'épicier du village à qui elle était promise. Comment cette histoire aux accents chantants va-t-elle se terminer ? 


Sous ses airs loufoques, le premier long-métrage de Yann Le Quellec présente en fait une belle satire de notre société, où la célébration de la nature, la solidarité et l'acceptation de l'autre semblent devoir céder devant l'égoïsme et le confort matériel. Une jolie réussite, qui ne mange pas de pain, donc.