Cannes 2018 : la sélection officielle est tombée

undefined 13 avril 2018 undefined 10h37

Louis Haeffner

Cannes, c'est dans un mois, du 9 au 18 mai. Comme chaque année, le festival aux pieds palmés (oui, bon...) a dévoilé sa sélection en avance, histoire de nous mettre l'eau à la bouche. Avec 18 films en lice et très peu de bandes annonces à se mettre sous la dent, que faut-il retenir de ce line-up cinématographique ?


Première info, qui a son importance au vu du contexte actuel : la présidente du jury Cate Blanchett risque fort de déplorer la non-parité de la sélection. Sur les 18 films en compétition pour l'instant (ce qui signifie qu'il reste au moins deux places à prendre), trois seulement sont réalisés par des femmes : Les filles du soleil d'Eva Husson, Capharnaüm de Nadine Labaki et Lazzaro Felice d'Alice Rohrwacher. Réponse de Thierry Frémaux : il ne sera jamais question de quotas genrés ou ethniques à Cannes, car les films sélectionnés le sont « pour leurs qualités propres ». Oui, laissons le progrès social et son triste dress-code aux Américains, comme ça on pourra porter des jolies robes et des beaux costumes sur le tapis rouge. 

Les filles du soleilLes filles du soleil d'Eva Husson

Deuxième chose, plus réjouissante cette fois-ci : il y aura beaucoup de "nouveaux" réalisateurs, entendez par là des gens qui présentent des films pour la première fois, et très peu d'habitués. On note malgré tout la présence du monstre sacré Godard avec son Livre d'image, et le retour de Christophe Honoré avec une romance mettant en scène Vincent Lacoste, Pierre Deladonchamps et Denis Podalydès, Plaire, aimer et courir vite

Plaire, aimer et courir vitePlaire, aimer et courir vite de Christophe Honoré

Bien que, comme l'a annoncé le délégué général du festival Thierry Frémaux et comme on l'a vu plus haut, « Il n’y aura jamais de discrimination positive en sélection officielle », on constate une forte présence (proportionnellement à ce à quoi on est habitué) de réalisateurs issus du continent asiatique, qui place pas moins de quatre films dans cette sélection : les Japonais Hirokazu Kore-eda avec Shoplifters et Ryusuke Hamaguchi avec Asako I & II, le Sud-Coréen Lee Chang-dong avec Buh-ning et le maître du cinéma chinois Jia Zhang-ke, qui nous avait ébloui avec A Touch of Sin en 2013, avec Ash is Purest White.

Ash is Purest WhiteAsh is Purest White de Jia Zhang-ke

Comme à son habitude, le festival de Cannes se veut également pourfendeur des tyrannies contemporaines avec un certains nombre de films à caractère politique, comme En guerre de Stéphane Brizé et avec Vincent Lindon, une chronique sociale qui nous plonge dans une usine victime de licenciements économiques, ou le film de Spike Lee Blackkklansman qui comme on peut l'imaginer connaissant le réalisateur de Do the Right Thing, traitera des conflits raciaux aux États-Unis. Thierry Frémaux et Pierre Lescure ont aussi pris l'initiative d'inviter deux réalisateurs assignés à résidence dans leurs pays respectifs, le Russe Kirill Serebrennikov pour Leto et l'Iranien Jafar Panahi pour Three Faces, et se sont à cette occasion engagés à écrire aux autorités pour qu'elles autorisent leurs venues.

LetoLeto de Kirill Serebrennikov

Au final, la cuvée 2018 est comme souvent très cosmopolite, avec des films français, américains, italiens, iraniens, libanais, egyptien, polonais et russe. 


Retrouvez la totalité de la sélection officielle sur le site du festival de Cannes.