Expo : Louis Faurer nous plonge dans le New York des 50's

undefined 12 septembre 2016 undefined 00h00

Rachel Thomas

Du 9 septembre au 18 décembre, la Fondation Henri Cartier-Bresson dévoile l’œuvre d’un artiste tristement méconnu dans l'univers de la photographie. Louis Faurer, disparu en 2001 et dont la dernière exposition française remonte à 1992, nous laisse avec une centaine d’œuvres à la fois mélancoliques, drôles et profondes. Le Bonbon vous fait gagner 10x2 places pour cette expo incontournable de la rentrée. 


La mélancolie

Il suffit d’admirer quelques œuvres de Louis Faurer pour éveiller en nous une envie pressante de remonter le temps et de voyager dans le Philadelphie et le New York des années 1950. Pourtant, loin du rêve américain, l’artiste traque dans les rues la solitude et parfois même la misère, sans pitié, au loin. Cette acceptation de la vie et de ses faiblesses, l’artiste parvient à la faire sentir à travers son objectif. On a envie d’y plonger.

« Ce que recherche mon regard, ce sont des gens qui sont reconnaissants à la vie, des gens qui pardonnent et qui ont surmonté leurs doutes, qui comprennent la vérité, dont l’esprit tenace est baigné d’une lumière blanche tellement perçante qu’elle donne de l’espoir à leur présent et à leur avenir ».


L’humour

Si à l'époque le reportage et le journalisme ne l’intéressent pas, son travail d’une profonde honnêteté se fera remarquer par des magazines prestigieux comme Flair, Harper’s Bazaar, Glamour… Des mondes qui génèrent en lui un certain mépris, même si c’est grâce à eux qu’il survit et qu'il se lie d'amitié avec le célèbre Robert Frank. Il parvient à rompre avec ce mépris en employant une teinte d'ironie dans ses œuvres. Comme cette femme qui tente de cacher le crâne chauve de son mari, ou cet homme au chômage qui regarde le Rockefeller center. 


Son obsession : Times Square

Son quartier de prédilection ? La place la plus célèbre et la plus animée de la grande pomme, et ses environs. « J’ai photographié presque chaque jour, et la lumière hypnotique du crépuscule me conduisait dans Times Square. Mon mode de vie était de photographier le soir dans le quartier et de développer et tirer mes photos dans la chambre noire de Robert Frank. »  


La profondeur


Même si l'on n'est pas fan du noir et blanc, on ne peut nier les qualités de tireur de Louis Faurer. Il maîtrise à la perfection le flou, les superpositions de négatifs et l’importance du grain, affectionant une certaine limite dans l’éclairage nocturne. Qualifié de "photographe de photographes", de nombreux artistes du domaine ont tenté de l’aider, comme William Eggleston qui avait su voir en lui une profondeur unique. Dans l’élégante revue japonaise Déjà vu parue en 1994 et qui lui est entièrement consacrée, on parle de « style en avance sur son temps » et on peut lire ces quelques mots de Nan Goldin : « on peut croire à nouveau que la photographie peut être honnête ».

« J’ai le désir intense d’enregistrer la vie comme je la vois, comme je la sens. Tant que je serai stupéfait par cet étonnement, tant que je sentirai que tous les évènements, messages, expressions, mouvements, tiennent tous du miracle, je me sentirai rempli de certitude pour continuer. »

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9 septembre - 18 décembre 2016
Fondation Henri Cartier-Bresson
2, impasse Lebouis - 14e