Tendances d'antan #5 : we are the mods !

undefined 2 février 2015 undefined 00h00

Roger de Lille

À mon sens tendance la plus classe de tous les temps, précisément parce que toute la culture du mouvement était basée sur l'élégance, les mods ont axé leur existence sur la musique et les fringues.

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Et pour le coup, aucun impact ou presque en France, du moins pendant la première vague. Alors que la copie carbone du rock 'n' roll fifties est passée, on a complètement zappé le british beat pour passer directement au progressif. Même si on trouve des élans de freakbeat français assez obscur.

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Fin des années 50-début des sixties apparaissent des gosses ayant peu d'argent mais une certaine tendance à le dépenser. Ils roulent en Lambretta et en Vespa, dépensent leur argent en disques, en vêtements et ont un mode de vie particulièrement festif sur fond de prise d'amphétamines. Les amphétamines sont là pour deux raisons : d'une part pour pouvoir assurer toute la nuit, d'autre part pour pouvoir également tenir les lendemains de fête, ce qui fait que beaucoup d'entre eux finissent pas mal accros. Ils écoutent du british beat, du garage, de la northern soul, du freakbeat ou encore du ska. Des groupes comme les Who, les Artwoods, Hipster Image, Georgie Fame, les Small Faces, ou les Birds. Leurs fringues sont ultra variées à l'image des musiques qu'ils écoutent.

Les fringues d'ailleurs, parlons-en. La coupe de cheveux avait son importance. Le costume à trois boutons - de préférence sur-mesure - aussi. À cela on rajoute polos - Fred Perry, chemises - Ben Sherman, pantalons cigarette, Levis 501 ou sta-prest et Chelsea boots. Beatle boots aussi, desert boots parfois. On trouve aussi des éléments rappelant la mode victorienne - comme les cols à jabot des Kinks - ou des parkas de l'armée américaine - les fameuses US M 51 Fishtail - parfaites pour garder un costume propre après un déplacement en Lambretta.

Le but unique de tout ça, c'est de devenir un Face. Comme Sting dans Quadrophenia. Une "vedette". Le plus cool des mecs cool. La danse est importante, le style est important. Ces deux éléments règlent d'ailleurs une partie des conflits entre mods. Pour les autres conflits, notamment avec les teddys ou les rockers, c'est plus en bagarre pure qu'on s'arrange.

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Plus tard dans les sixties vint la vague psychédélique, entraînant dans son sillage une bonne partie du mouvement. Les autres se radicalisent, devenant des hard mods, puis des skinheads, ou passant dans des scooter clubs. Mais un revival eut lieu dans les années 80. Notamment avec des groupes comme les Jam, les Chesterfield Kings ou les Lyres. La sortie des nouveaux Vespa et la sortie du film "Quadrophenia" ne fut pas non plus étrangère à ce retour. À Paris il y eut les bandes de Gambetta, mais on trouvait des clubs du côté de la Rochelle et en remontant jusqu'en Normandie. Aujourd'hui, on trouve des mods même au Mexique.

Conseil à la jeunesse cependant, n'écoutez pas les vieux cons qui vous prendront de haut parce que vous n'avez pas vu les Jam en 83, déjà parce que si vous n'étiez pas nés ou en âge de sortir, ça ne compte pas, et puis aussi parce que bien souvent le type qui s'en "souvient parfaitement" n'y était pas, ou a raccroché les gants pendant un moment avant de ressortir sa panoplie pour se faire mousser. Son scooter n'était pas aussi parfait à l'âge que vous avez et il s'y connaissait probablement moins en musique que vous.

La jeunesse de toute façon, c'est pas dans la tête, c'est dans les disques. We are the mods !

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