Warehouse Alternative : le créateur nous parle de sa méga teuf

undefined 11 janvier 2017 undefined 00h00

Agathe

Une petite brise revigorante a porté l’insomnie parisienne courant 2016. Beaucoup de lieux et de collectifs se sont pété la gueule, laissant plus d’oxygène à d’autres entités qui s’efforcent de bien faire. La beauté de la jeunesse, c’est l’ambition, l’irrévérence devant le challenge et le courage de faire des gros doigts à ceux qui entravent le passage. Rien n’est trop beau, rien n’est trop grand, tout est simplement chouette et mérite réalisation. YOLO. Dans mon viseur aujourd’hui : Alternative Project, sorte de spin-off du collectif Newtrack dont les fantasmes de grandeur ne cessent de se concrétiser à mesure que les projets s’accumulent. Voyons voir.


Pas tellement friande d’articles promotionnels, j’ai préféré ne pas m’exalter tout de suite. A ceci près qu’il faut tout de même l’avouer, le programme proposé a de quoi mettre l’eau à la bouche : Warehouse Alternative - Band of brothers, ce vendredi 13 janvier et son line-up solide : Cassegrain & TIN MAN, Wlderz, Boston 168, Trunkline, SOCIETY OF SILENCE et TORB. Tous en live, s’il vous plaît. De la techno, de la techno et encore de la techno, en veux-tu en voilà, le temps d’une nuit en banlieue proche pour ravir les aventuriers en mal d’exode outre périph’.

Une teuf qui a l’air cool, donc, et qui profite d’un premier jet réussi lors de la Warehouse Alternative d’octobre dernier à la Grande Halle de la Villette, rythmée par notre Lolo Garnier national, entre autres. Jusqu’ici, tout va bien.

Moi, la grande sceptique, disais-je, malpolie et désinvolte, en ai ainsi conclu qu’au lieu de reprendre les éléments déjà délayés ailleurs chez mes confrères, il serait plus judicieux de laisser la parole à Antoine, co-fondateur d’Alternative Project. Qui de mieux que le créateur pour expliquer sa démarche ? Je ne vois pas. Alors, allons-y.

Bonbon Nuit : Vous êtes qui, au juste ?

Antoine : Hello le Bonbon, nous sommes une jeune équipe passionnée, de 23 à 26 ans, issue de l’association Newtrack, qui organise des soirées sur Paris depuis 2013.


Bonbon Nuit : Lorsqu’on observe la dynamique événementielle de Newtrack, ça à l’air plutôt riche. Qu’est-ce qui a motivé la formation de cette nouvelle entité ?

Antoine : Avec Alice Paulet, nous voulions faire nos propres productions, chose impossible avec l’association. On a donc choisi de se lancer à deux dans cette aventure, tout en continuant avec Newtrack, bien évidemment. A nos côtés il y a Tom, notre graphiste/designer, et pas mal de gens qui nous filent des coups de main, parce qu’on en a bien besoin (Camille, Gaspard, Jordan..). Newtrack surfe sur une vague de co-production qui fonctionne très bien. En gros, on arrive dans un club avec tout notre univers, c’est à dire nos artistes, notre ligne directrice, artistique, mais nous ne sommes que des invités. La motivation de former cette nouvelle entité s’est donc tout simplement trouvée dans le choix du concept de A à Z, chose qu’on ne pouvait pas se permettre avant. Ici, on choisit nous-mêmes le lieu, le système son, l’installation, la carte des boissons etc… On est maîtres de nos événements, en toute liberté.


Bonbon Nuit : A l’heure où tout le monde crie au renouveau de la nuit parisienne, je ne peux m’empêcher de penser qu’il y a surtout un effet de mode qui pousse à s’exiler dans de vieux hangars pour « renouer » avec la fête. Ne penses-tu pas que cette envie de teuf industrielle risque de s’essouffler ?

Antoine : Ça a toujours été considéré comme une mode mais nous sommes présents depuis pas mal d’années maintenant, je pense donc que nous sommes plus qu’une mode. Concernant l’exil vers les vieux hangars, si c’est bien fait, la mode restera. Nous proposons des infrastructures dignes d’un festival (food-trucks, coins chill extérieurs, plaids pour les plus frileux, chalets …) adaptées à la rave et à l’évasion. Mais nous ne faisons pas que ce genre d’événements, puisque, pour cet été, nous partirons plutôt sur un open-air, mais chut… c’est une surprise.


Bonbon Nuit : Est-ce que le contact avec les artistes et les infrastructures s’est bien passé ?

Antoine : Toujours ! Les infrastructures, que ce soit le lieu ou notre logistique, tout s’est bien passé. Premièrement, parce qu’on s’entoure toujours très bien, et deuxièmement, parce que la personne qui nous loue le lieu est très pro, donc aucun souci. Pour le côté artistique, ça fait un petit moment maintenant que nous faisons du booking, on a donc l’habitude et c’est encore un immense plaisir de travailler avec tous ces artistes.


Bonbon Nuit : Attention, instant promo. Pourquoi devrait-on y aller – un vendredi soir de surcroît – plutôt qu’ailleurs en intra-muros ?

Antoine : Parce que c’est tout simplement à ne pas manquer ! On est sur un nouvel espace, jamais exploité pour la teuf, avec une capacité de plus de 2 000 personnes, ce qui est considérable. Vous avez vu le plateau ? Il est uniquement composé de lives. Personnellement, ça fait longtemps que je ne suis pas allé à une soirée où tous les artistes jouent en live. Et la scéno… Grâce à nos partenaires Minuit-Une et le talent des ingénieurs de Remote, vous n’en reviendrez pas ! Bataille de lasers à prévoir à l’intérieur du hangar...


Bonbon Nuit : Ok. Dernière colle : Warehouse Alternative se déroulait un samedi de 14h à 1h, là, c’est un vendredi de 21h à 5h. C’est assez inhabituel lorsqu’on voit l’envergure de ces soirées. Est-ce que c’est recherché ou simplement le fruit du hasard ?

Antoine : C’est bien entendu recherché. Sur la première édition, nous voulions créer une atmosphère sur le long terme avec des artistes venant de tous horizons, avec des styles différents mais toujours dans un souci de bien faire, donc cohérent avec leurs univers. Pour cette deuxième édition, on a encore cherché à coller à l’univers des artistes qui est, cette fois-ci, plus sombre, plus acide, complètement techno ! Avec un plateau aussi fourni, on se devait de s’installer sur une nuit entière.


Bonbon Nuit : Eh bien merci, c’est tout ce qui me turlupinait. Roulez jeunesse ! On vous souhaite le meilleur pour cette deuxième édition. 

 

Warehouse Alternative - Band of brothers, Le 13 janvier 2017
Espace Chevreul - Nanterre