Étant de nature psychorigide lorsqu’il est question de sommeil, j’ai presque ressenti de la compassion en apprenant l’histoire de ce carcassonnais, vivant dans le hameau de Villalbe. Réveillé aux aurores pour cause de chant endiablé performé par Saturnin, le coq de ses voisins, il a décidé de porter plainte pour retrouver la paix.
Une affaire plus fréquente qu’on ne le croit
Les plaintes contre les propriétaires de coq ne datent pas d’hier : certains homologues de Saturnin, j’ai nommé Maurice à l’île de Ré ou Pitikok dans les Hautes-Pyrénées, ont déjà flirté avec la justice.
Les détenteurs de Saturnin ont, eux aussi, été assignés pour trouble anormal du voisinage, mais jeudi dernier, le verdict tombe : le plaignant n’obtiendra pas de dommages et intérêts. Il faut dire que le quartier entier s’est mobilisé : une pétition des propriétaires nommée « Il faut sauver Saturnin » a recueilli près de 3 000 signatures.
Si la justice en avait décidé autrement, Saturnin aurait dû être retiré à ses propriétaires, ou pire, tué. C’est là que ma compassion avec le plaignant s’évanouit : comme dit l’avocat des accusés, et par extension, celui de Saturnin, « on ne devrait pas opposer la campagne et la ville ». Rappelons qu’une loi votée en janvier 2021 protège les sons et odeurs caractérisant les espaces naturels, et les cocoricos rentrent dans le lot !