On a testé un cours de self-défense et voici pourquoi on devrait toutes s\'y mettre

undefined 17 décembre 2017 undefined 16h54

Camille Deutschmann

On a pris un cours de self-défense avec l'association strasbourgeoise Rapide Défense 67. Voici ce que l'on y a appris et comment il nous est apparu évident que chacun(e) de nous devrait au moins en connaître les bases. 


On ne vous l'apprend plus : en moyenne, chaque année, 
201 000 femmes se déclarent victimes de violences conjugales, les femmes sont trois fois plus souvent victimes de violences sexuelles que les hommes et en 2012, 146 personnes sont décédées, victimes de leur conjoint ou ex-conjoint, dont 121 femmes et 25 hommes, pour ne citer que quelques exemples, tirés des chiffres du gouvernement.

Ce samedi matin au Centre sportif d'Oberhausbergen, nous sommes une quinzaine, hommes et femmes, à assister au cours de l'association Rapide Défense. De tous les âges, de toutes les professions, certains sont avocats ou travaillent dans des milieux où savoir réagir face à la violence est essentiel. D'autres y voient une utilité dans la vie de tous les jours, et on ne peut que leur donner raison.

Reconnaître les signes avant-coureurs d'une agression

© Rapide Défense

Le cours commence sur un exercice à réaliser en binôme : l'un est l'agresseur, l'autre joue l'agressé. Il s'agit d'apprendre à réagir face à une agression que l'on peut rencontrer au quotidien, dans la rue. « Il y a plusieurs signes avant-coureurs qui indiquent qu'une personne va vous agresser », explique Rodolphe, formateur et coresponsable de l'association en Alsace.

« Si quelqu'un s'approche de vous à moins d'1 m 20 [ce que l'on considère comme le cercle intime d'une personne, ndlr] sans qu'il y soit invité, ou s'il s'approche de vous en "crabe", il y a des chances pour que l'agression soit imminente. Une personne qui a les narines dilatées, qui se frotte les mains, se remonte les manches, se tapote les cuisses, est susceptible de vous agresser dans les 2 à 30 secondes suivant ces indices », continue-t-il.

On se retrouve donc à répéter des gestes d'auto-défense, qui doivent devenir des réflexes. Debout face à l'agresseur joué par son binôme, on attrape ce dernier par le coude opposé, pour le retourner avant de le pousser fortement sur les omoplates ou au niveau du bas du dos, avant de prendre la fuite.

Autre exercice, on retourne l'agresseur par le bras avant de l'attraper par le haut du pantalon et de le tirer en arrière d'un coup sec. Il s'agit surtout de savoir déstabiliser l'agresseur, ce qui est à la portée de tous lorsque les gestes sont maîtrisés.

Différents exercices selon le contexte

© Rapide Défense 67

Tous les samedis, différentes situations d'agression sont reproduites, comme le cas d'agression lorsque l'on sort ou entre dans sa voiture. Aujourd'hui, on voit comment réagir dans un contexte où l'on est assis à une table – dîner, entretien, rendez-vous... Toujours par deux, agresseur et agressé, on s'installe face à face à une table. Encore une fois, il faut apprendre à maîtriser une situation violente.

Premier exercice, on est assis et l'agresseur arrive face à nous, en posant les deux mains sur la table, créant une situation de conflit où il nous soumet. Avec notre main opposée, on saisit le poignet de l'agresseur pour le tirer face à nous, en prenant soin de "désaxer" son bras par rapport à son corps – donc en le tirant le plus loin possible de son tronc.

© Rapide Défense 67

« Il s'agit de réagir à la violence par la douleur pour retourner la situation et la maîtriser »

Il suffit ensuite d'appuyer le bras de l'agresseur contre l'arête de la table et de poser notre bras sur sa tête pour la maintenir couchée. « S'il est violent, on peut appuyer notre coude ou nos phalanges sur sa tempe », explique Rodolphe. Résultat garanti. On nous apprend aussi que l'on peut appuyer au niveau du dessous de la machoîre pour créer une douleur.

« Dans ces cas-là, on réagit à la violence sans être violent mais en jouant sur la douleur », continue le coach. Une façon de calmer le jeu et de retourner la situation pour mieux la maîtriser. Les exercices s'enchaînent. On arrive au cas de figure où nous sommes assis face à l'agresseur, qui agrippe une de nos mains posées sur la table.

Dans ce cas, il faut lever sa main agrippée, la tourner pour tordre le bras de l'agresseur, puis d'attraper son poignet pour plaquer son bras contre l'arête de la table. Encore une fois, difficile pour lui de riposter, quel que soit son poids ou le nôtre.

Des gestes qui doivent devenir des réflexes

© Rapide Défense

Le cours s'achève après deux heures d'exercices. Après avoir répété plusieurs fois les mêmes gestes, ils sont devenus automatiques. Sans que l'on ait à réfléchir, il va falloir en faire des réflexes pour les appliquer quelle que soit la situation, car ils sont utiles et duplicables dans différents contextes. Avec ce bagage, on gagne aussi en confiance en soi : l'un des points fondamentaux du self-défense.

Rapide Défense propose des cours mixtes (et également un cours réservé aux femmes), accessibles dès 16 ans. En plus des cours d'autodéfense, l'association créée en 1999 par Vincent Roca propose également des cours de Burpee (entretien physique) et de boxe, dispensés du lundi au samedi, ainsi que des stages et des conférences.

Et la bonne nouvelle, c'est que vous pouvez aller assister à un cours gratuitement avant de vous lancer ! Inutile de préciser que l'on vous recommande fortement d'au moins essayer.

© Rapide Défense

Rapide Défense 67
Cours dispensés au Centre sportif d'Oberhausbergen – 52, rue de Wolfisheim
http://rapide-defense.com/
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