\'Les personnes LGBTI ont le droit de fêter la Saint-Valentin sans craindre le regard des autres\'

undefined 15 janvier 2019 undefined 23h49

Camille Deutschmann

"Les personnes LGBTI ont aussi le droit de fêter la Saint-Valentin ouvertement, sans se cacher et sans craindre le regard des autres."

Cette année, la manifestation Strasbourg mon amour donnera pour la première fois de son histoire une soirée LGBTI, intitulée Wannabe my lover ? et organisée en collaboration avec l'association strasbourgeoise FestiGays. À l'occasion de cette avancée marquante, nous avons échangé avec Matthieu Wurtz, le président de l'association, qui est revenu pour nous sur la place des personnes LGBTI à Strasbourg et nous a promis une soirée de folie.

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Le Bonbon Strasbourg | En février, vous organisez la première soirée LGBTI de Strasbourg mon amour. Qu’est-ce que cela représente pour vous ?

Matthieu Wurtz | Cela représente une avancée dans la visibilité et l’acceptation des personnes LGBTI. En effet, la Saint-Valentin est la fête des amoureux et jusqu’ici nous en étions exclus ou invisibilisés. Ainsi, avec cette soirée, nous faisons un pas en avant, nous existons et nous avons le droit aussi de fêter ce moment ouvertement sans nous cacher ou sans craindre le regard des autres.

À quoi peut-on s’attendre pour cette soirée ?

Cette soirée sera placée sous le signe des années 90. Nous avons voulu recréer cette ambiance et cette atmosphère propres aux années 90 mais aussi à la Saint-Valentin. Nous aurons deux DJ aux platines pour nous faire danser toute la nuit. Nous souhaitons faire de cette première présence dans Strasbourg Mon Amour une soirée dont on se souviendra et dont l’on gardera un bon souvenir !

Quelle est la place des LGBTI à Strasbourg ? À part la Marche des visibilités LGBTI et le Mois des visibilités que vous organisez chaque année, il ne se passe pas grand-chose…

Strasbourg a une vie LGBTI, même si celle-ci est moins active qu’il y a quelques années. Il y a des bars et une discothèque LGBTI. Nous avons la chance d’avoir aussi un centre LGBTI et un soutien de la ville dans tout ce que nous organisons.

Il y a beaucoup d’associations LGBTI également qui animent divers moments dans l’année, que ce soit par des concerts, des sorties, des expositions, mais aussi par des interventions de sensibilisation auprès des jeunes et des professionnels et de lutte pour nos droits.

À votre sens, y a-t-il suffisamment de lieux festifs et événements LGBTI à Strasbourg ?

Il y a plusieurs bars et lieux pour danser sur Strasbourg. Avant, ces lieux servaient à se rencontrer et à discuter, mais aujourd’hui les réseaux sociaux et autres applications sur les smartphones entraînent une baisse de fréquentation de ces lieux et cela est bien dommage. Les gens ne se parlent plus comme avant, vont moins vers les autres et se cachent derrière leurs écrans.

Nous essayons de casser cet effet en proposant diverses soirées à thèmes, notamment en lançant des soirées rencontre un vendredi soir par mois au SPYL pour amener les gens à se parler dans le monde réel ! La soirée dans le cadre de Strasbourg Mon Amour sert aussi à sortir de chez soi et à aller vers les autres !

© Spyl Club/Facebook

Du 17 mai au 17 juin se tiendra le Mois des visibilités, que vous organisez. Pouvez-vous nous en dire un mot ?

Oui, bien sûr ! Là aussi, nous allons proposer quelque chose de nouveau cette année. En effet, nous allons entre autre organiser un forum sur le thème des questions LGBTI avec divers sujets et plusieurs intervenants afin d’ouvrir les horizons de chacun sur de nombreux sujets en rendant cela convivial. Les diverses associations travaillent actuellement sur la mise en place de ces interventions.

Je peux déjà vous dire également qu’il y aura comme chaque année une soirée d’ouverture du Mois de visibilités ainsi que la marche le samedi 15 juin 2019 suivie de la soirée de clôture le soir même.