Le futur bâtiment qui acueillera entre autres l'organisation étudiante Sciences Po Strasbourg est actuellement en travaux et l'université a demandé à ses futurs occupants de lui trouver un nom.
Sciences Po Strasbourg, l'Institut de préparation à l'administration générale (Ipag) et le Centre d'études internationales de la propriété intellectuelle (Ceipi) occuperont normalement à la rentrée 2019 un tout nouveau bâtiment, le PAPS-PCPI, auquel il faut encore trouver un nom. Pour ce faire, l'université a demandé à ces derniers d'émettre leurs idées, en suivant quelques consignes : il faudra que ce soit un nom de personne, ou une forme architecturale caractérisant le bâtiment.
L'Institut d'études politiques a donc sollicité ses étudiants, professeurs et personnel administratif, comme le rappelle 20 Minutes, pour déposer dans des urnes installées pour l'occasion leurs idées. Et lundi 18 décembre, lors du dépouillage, il apparaît qu'un nom a été particulièrement voté : celui de Simone Veil, ancienne ministre, présidente du Parlement européen et surtout figure de la construction européenne et du féminisme, décédée et panthéonisée en juin dernier.
Féminiser les noms d'édifices publics
Féminiser les noms d'édifices publics, une idée qui s'avère nécessaire, comme le pense l'association féministe Collectif copines, composés d'étudiants et étudiantes, qui a pour l'occasion rédigé une tribune. En voici un extrait :
« En France selon le journal Le Monde, seulement 6 % des rues portant le nom d'une personne ont celui d'une femme, malgré quelques efforts récents. L'Université de Strasbourg n'échappe pas à cette situation [...].
Si tous ces hommes méritent certainement notre respect, nous ne pouvons que regretter que les femmes scientifiques, théoriciennes, praticiennes, penseuses, actrices, auteures, ne soient pas mises en avant comme autant d'exemples auxquels nous pouvons nous identifier, malgré leurs engagements et leur travail.
C'est dans cet esprit que nous proposons de nous mobiliser collectivement autour du nom de Simone Veil. [...] Alors que plus de 57 % des admis.es au concours commun des IEP sont des femmes, et que les valeurs mises en pratique par Simone Veil sont menacées, nous considérons qu'il s'agirait pour notre école d'un honneur de vivre dans un bâtiment ainsi dénommé.
Plus globalement, il nous semble crucial de revaloriser les femmes dans un récit historique d'où elles ont été invisibilisées. »
De leur côté, les deux autres organisations étudiantes qui occuperont le bâtiment ont également été appelées à transmettre leurs idées à l'université d'ici à mercredi. Comme l'indique toujours 20 Minutes, la date du choix finale n'a pas encore été définie.